01 - Sommaire


LA FAMILLE FORTESCU
(Etude généalogique)

Jean-Luc Thouroude
__

Evolution sociale d’une ancienne famille noble du Cotentin



Présentation

Les Sources :
-
Les sources Manuscrites
-
Les sources imprimées
-
Recherches de Noblesse

Les Origines :
-
Onomastique
-
Ancienneté de la Maison
-
Armoiries
-
La Branche Anglaise

Etude Généalogique :
° 1350-1450 :
-
Un Siècle d'Or
-
Les Seigneurs de la Vieille-Court
-
Les Seigneurs de Langlet

°1650-1780 :
-
Les Bourgeois de Carentan


Les descendants du dernier Sieur de la Vieille-Court :
-
Les Derniers Sieurs de Langlet
-
Les Sieurs de la Chesnée et de Morfleur
-
Les Sieurs du Taillis et de Banneville


Un modèle Caractéristique de la Noblesse du Côtentin à Travers les siècles ?? :
Une Noblesse Ancienne,
Une Noblesse Pauvre,
Une Noblesse Rurale.

Origine des Conjoints

Preuves

Conclusion

Annexe

Index Sélectif des Noms de Personnes





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02 - Présentation

LA FAMILLE FORTESCU

( étude généalogique )

Evolution sociale d'une ancienne
famille noble du Cotentin

JEAN-LUC THOUROUDE

1986





Le choix de la famille Fortescu a été motivé par des facteurs géographiques et chronologiques :

- Géographiques, car le territoire envisagé est assez vaste. L'ouvrage a pour cadre le Nord de la Manche, et principalement les actuels cantons de St-Jean-de-Daye, Carentan, St-Sauveur-le-Vicomte et Valognes.

- Chronologiques, car l'ancienneté de la famille a permis d'étudier son évolution sociale sur une longue période.

Le but de ce travail sera de déterminer si cette famille est un modèle caractéristique de la noblesse du Cotentin à travers les siècles.



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03 - Les Sources


Les sources consultées sont nombreuses. Malheureusement, leur qualité fut très diverse. Par ailleurs, bon nombre de sources manuscrites, conservées aux Archives Départementales de la Manche (A.D.M.), furent détruites en 1944.


La famille Fortescu n'a pas fait l'objet d'études récentes. Seuls, deux ouvrages de base subsistent :
-
Thomas (Fortescue) Lord Clermont, "A history of the family of Fortescue in all its branches",
2e éd., London, 1880, in-4°, XIX-503-88 pp.,
(avec une notice sur les Fortescu normands et le chartrier de Richard Fortescu).

L'ouvrage de Lord Clermont est en majeure partie consacré à la branche anglaise des Fortescue. L'auteur, lui-même descendant direct de cette famille, fait l'apologie de ses ancêtres, certes plus brillants que leurs confrères du continent. L'étude de la branche normande est sommaire (chapitre XVI, pp. 448-481). En fait, le grand intérêt de cet ouvrage réside dans la publication des sources et du chartrier de Richard Fortescu (XVe siècle, annexe, pp. 1-70). L'auteur a publié les généalogies de MM. O'Gilvy et de Magny. Mais il n'a malheureusement pas pu vérifier leurs dires qui sont pour le moins aléatoires.

-Lepingard (E.), "Etude sur les Fortescu français",
in N.M.D.,12e volume, St-Lô, 1894, pp. 131-152.


Cet article est intéressant à plus d'un titre. D'abord, et ce n'est pas le moindre de ses mérites, parce que l'auteur est le seul à avoir fait une réelle approche des Fortescu normands. Ensuite, parce qu'il a pu consulter diverses sources, conservées aux A.D.M. (aujourd'hui détruites). Enfin, parce qu'il s'est efforcé de fournir des filiations suivies, malgré quelques erreurs et confusions. On regrettera qu'il n'ait pas envisagé la publication de preuves ni la descendance des Fortescu au XIXe siècle.


Les sources Manuscrites

Les sources imprimées

Recherches de Noblesse




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04 - Les sources manuscrites

A - Bibliothèque Nationale, au cabinet des Titres :

- Nouveau d'Hozier
- Carrés d'Hozier
- Pièces originales
- Dossiers Bleus
- Armorial Général officiel de d'Hozier (1696)
Plusieurs pièces contenues dans ce fonds concernent la famille Fortescu. Malheureusement, nous n'avons pas pu les consulter, pour des raisons matérielles.





B - Archives Départementales de la Manche :


Les Registres Paroissiaux
Les registres des paroisses intéressées sont pour la plupart lacunaires et conservés en mairie.
- Alleaume : 1619-1792, en mairie à Valognes.
- Besneville : 1639-1664 et 1710-1792, en mairie.
- Carentan : 1642-1792, en mairie.
- Le Dézert : 1650-1791, aux A.D.M. (nombreuses lacunes : seules 13 années subsistent au XVIIe siècle).
- Graignes : 1626-1632 et depuis 1700, en mairie (lacunes).
- Le Hommet d'Arthenay : 1694-An X, aux A.D.M.
- Le Mesnil-Angot : 1668-1792, aux A.D.M. (lacunes au XVIIIe siècle).
- Le Mesnil-Véneron : Depuis 1604 ?, en mairie (lacunes).
- Montmartin-en-Graignes : Depuis 1700, en mairie.
- St-André-de-Bohon : Depuis 1671, en mairie.
- St-Georges-de-Bohon : 1693-1792, aux A.D.M.
- St-Pierre d'Arthenay : 1626-1792, aux A.D.M.
- St-Sauveur-le-Vicomte : 1700-1730 et depuis 1741, en mairie.
- Ste-Marie-du-Mont : Depuis 1662, en mairie.
- Valognes : Depuis 1580, en mairie.


En outre, des dépouillements d'état-civil sur fiches INED (16 J) sont conservés aux A.D.M.
- Dépouillements portant sur la totalité des actes :
* St-Georges-de-Bohon : 1693-1792.

- Dépouillements sélectifs portant sur les actes relatifs aux notables :
* Alleaume
* Besneville
* Le Mesnil-Véneron
* Sainteny
* Valognes


Archives Notariales et Tabellionages
De nombreux notariats ont péri en 1944, dont :
- Pont-Hébert, notariat de la Meauffe, dont ne subsistent que les années 1668-1669 : 5E 17258.
- St-Lô, depuis 1541, fonds sinistré totalement en 1944.
- Le Hommet (d'Arthenay), dont ne subsistent chez des particuliers que les années 1522-1540 (lacunes), 1601, 1608-1609.

Nous avons consulté :
- Carentan : 1628-1806 (lacunes), 5E 1424-1678.
Inventaires, 1702-1786, 5E 1679-1733.
- Coutances : Inventaires, 1678-An X, 5E 2926-2996.
- La-Haye-du-Puits, notariat de St-Sauveur-de-Pierrepont : 1715-1874, 5E 4700-4852 (nombreuses lacunes-état médiocre).
- Lessay : 1637-1874 (lacunes), 5E 5481-5711.
- Octeville, notariat de Vauville : 1676-1909, 5E 6555-6814.
- Ste-Marie-du-Mont : 1630-1870, 5E 10916-11192.
- St-Sauveur-le-Vicomte : 1616-1886 (lacunes), 5E 11776-12108.
- Valognes : 1624-1880, 5E 14537-14830 et 5E 15081-15433.


- Minutes isolées du notariat de Valognes : 5E 15434. SERIES A, C, H, J. La plupart de ces séries ont été détruites en 1944. On se reportera aux inventaires imprimés, qui avaient été dressés avant la dernière guerre :
- Série A : Dubosc (M.), Inventaire sommaire des Archives Départementales antérieures à 1790, tome 1, articles 1-4202, (domaine), St-Lô, 1865.
- Série C : Dolbet (F.), Inventaire sommaire des Archives Départementales antérieures à 1790, articles 1-822, (intendance), St-Lô.
- Série H : Inventaire sommaire des Archives Départementales antérieures à 1790, (archives ecclésiastiques), 2 volumes, St-Lô.
- Série J : Cette série comporte des notes et des fonds d'érudits, ainsi que des chartriers déposés aux A.D.M. par des particuliers.

*Fonds Durant de St-Front, cote 130 J 37. Ce fonds contient quelques pièces originales du début du XVe siècle, concernant Jehan Fortescu, garde des sceaux de la vicomté de Valognes, ainsi qu'une généalogie effectuée par M. Durant de St-Front.

*Notes Descoqs, cote 6 J 6. Elles concernent St-Lô et ses environs.

*Chartriers : Nous nous sommes référés aux inventaires de M. Rémy Villand :
- "Inventaire du chartrier du château de Courcy", Publ. Mult., fasc. 18, 1974.
- "Inventaire du chartrier Simon du Buisson", Publ. Mult., fasc. 27, 1975.
- "Inventaire sommaire du chartrier de Capelle", Publ. Mult., 1981.
- "Inventaire du chartrier de la famille de Morel", Publ. Mult., 2 tomes, fasc. 58, 1985.

Le seul chartrier familial connu a été publié par Lord Clermont. Il fera l'objet d'une analyse succinte dans cette étude.



C - Archives diocésaines :

Les actes d'état-civil du XIXe siècle (région de St-Lô) ont été détruits en 1944. Les archives diocésaines à Coutances conservent les registres de catholicité depuis 1804. Ils nous ont permis d'établir des généalogies succintes pour le XIXe siècle.



D - Archives Départementales du Calvados (A.D.C.)

La série C : Fonds de l'intendance. A principalement concerné les rôles de capitation.



E - Archives personnelles - papiers de famille

Ils ont été égarés, comme en témoigne un extrait d'une lettre adressée par le Comte Auguste de Bonvouloir (du Dézert), à Lord Clermont, vers 1866 (31) :

" Je reçoit à l'instant, Monsieur, la réponse de M. Hervé de Fortescu, et malheureusement, il ne lui reste plus de papiers de famille. Il me dit que son père avait encore beaucoup de vieux titres qu'il se rappelle d'avoir vus dans son enfance, et dont il a souvent entendu parler; mais comme ils sont tombés dans un état voisin à la pauvreté, son frère aîné entre les mains duquel étaient tombés ces papiers, n'en a pas apprécié l'importance et les a laissés perdre complètement (...). Mon père se rappelle d'avoir vu au commencement du siècle un vieux chevalier de Fortescu qui est le dernier de la famille qui ait vécu noblement, les derniers ayant été forcés d'apprendre des métiers pour vivre ".




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05 - Les sources imprimées

A - Ouvrages




Abbé BERNARD, Notes historiques sur l'arrondissement de St-Lô, (aux A.D.M.).
BRIDREY (E.), Cahiers de doléances du bailliage de Cotentin, 3 tomes, Paris, 1907-1912.
CHAIX D'EST-ANGE (G.), Dictionnaire des familles françaises anciennes, Evreux, 1903-1929, 20 vol.
DELISLE (L.), Histoire du château et des sires de St-Sauveur-le-Vicomte, Valognes, 1867.
Dom MAURICE, Histoire de Bretagne, Paris, 1744, 5 vol.
DROUET (L.), Recherches historiques sur les vingt communes du canton de St-Pierre- Eglise, Cherbourg, 1893.
DUBOSC (M.), Cartulaire du Prieuré de la Perrine, St-Lô, 1878.
DUPONT (G.), Histoire du Cotentin et de ses îles, Caen, 1873, 4 vol.
FLEURY (J.), Essai sur le patois normand de la Hague, Paris, 1886.
FOURREY (G.), Vos ancêtres sont-ils depuis longtemps à Geffosses ?, 1980, dactylographié.
GODEFROY (F.), Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes, du 9e au 15e siècle, Paris, 1881-1902, 10 vol.
HECQUET (H. du), La maison du Hecquet, Paris, 1915.
JOUGLA de MORENAS (H.), Grand armorial de France, tome 4, Paris, 1934.
LABBEY DE LA ROQUE, Recherche de Montfaut, 2e éd., Caen, 1818.
LA CHESNAYE-DESBOIS (A. de), Dictionnaire de la noblesse, Paris, 1866, 20 vol.
LA ROQUE (G.A.), Histoire généalogique de la maison de Harcourt, Paris, 1662-1668, 4 vol.
LECACHEUX (P.), Actes de la chancellerie d'Henri VI, concernant la Normandie sous la domination anglaise (1422-1435), Soc. Hist. de Normandie, 1907, 2 vol.
LE COCQ d'ARMANDVILLE (J.H.I.), Etude historique et généalogique sur les Le Coq, 1933-1937, dactylographié.
LE SAGE DE LA HAYE (Y.), L'évolution sociale des Le Sage, seigneurs de Chandon en Touraine et de St-Pierre-Eglise en Cotentin, de 1337 à 1438 (aux A.D.M.).
LE TENNEUR (R.), Carentan à travers les siècles, Coutances, 1970.
LETURCQ (J.F.), Généalogie de la famille de l'Empérière, Paris, 1904.
LUCE (S.), Chronique du Mont-St-Michel, 1343-1468, 2 tomes, Paris, 1879-1883.
MAGNY (E. de), Nobiliaire de Normandie, 2 tomes, Paris, s.d.
MAUDUECH (G.), Recherche de noblesse de d'Aligre (1634), multigraphié, aux A.D.M.
MONSTRELET et MASSEVILLE, Histoire sommaire de Normandie, 2e éd., Rouen, 1708-1727, 6 vol.
PITHOIS (C.), Brix, berceau des Rois d'Ecosse, Ch. Corlet, 1980.
PONTAUMONT (E.de), Histoire de la ville de Carentan et de ses notables, Paris, 1863.
PONTGIBAUD (Comte de), Le chartrier de Fontenay, Caen, 1913.
PREVOST (G.A.), L'armorial général de France (généralité de Caen), Rouen et Paris, 1913, 2 vol.
PUISEUX (L.), L'émigration normande et la colonisation anglaise en Normandie au XVe siècle, Caen et Paris, 1866." Recherche de la noblesse de la généralité de Caen en 1666 ", publié par A. du Buisson de Courson, Caen, 1887-1889.
SAINT-ALLAIS (de), Nobiliaire universel de France (d'après Chevillard), n° 5-6, nobiliaire de Normandie, Paris, 1873-1874.
SEVESTRE (E.), Valognes, Valognes, 1926.
SIMON (G.A.), Histoire généalogique des Clérel, Caen, 1954. " Supplément à la liste des biens des émigrés situés dans le département de la Manche ", Coutances, imprimerie Joubert, 1792.
TOUSTAIN de BILLY (R.), Mémoires sur l'histoire du Cotentin et de ses villes, ville de St-Lô, St-Lô, 1864.
VAUTIER (C.), Extrait du registre des dons, confiscations, maintenues (...)par le roi Henri V d'Angleterre, Paris, 1828.



B - Articles

Liste des abréviations de revues utilisées dans cet ouvrage :

A.M. : Annuaire du Département de la Manche.
B.S.A.N. : Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie.
B.S.H.L. : Bulletin de la Société Historique de Lisieux.
C.A.N. : Cahiers des Annales de Normandie.
C.L.D. : Cahiers Léopold Delisle.
M.S.A.N. : Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie.
M.S.L.V. : Mémoires de la Société Archéologique, Artistique, Littéraire et Scientifique de l'Arrondissement de Valognes.
M.S.C. : Mémoires de la Société Nationale Académique de Cherbourg.
N.M.D. : Notices, Mémoires et Documents du Département de la Manche.
P.M. : Publications Multigraphiées de la Société d'Archéologie et d'Histoire de la Manche.
R.A. : Revue de l'Avranchin.
R.M. : Revue du Département de la Manche.
R.N. : Revue Nobiliaire.



"Les d'Anneville", P.M., fasc. 54, 1984.
CAMPSERVEUX (M.), "La condition économique et sociale de la noblesse du Cotentin à la fin du Moyen-Age", in Revue de l'Avranchin, Tome 54, 1982.
DUPONT (A.), "Pour ou contre le roi d'Angleterre", in B.S.A.N., Tome 54, 1957-1958, Caen et Rouen, 1959.
DURANT de ST-FRONT (J.), "Aveux du Cotentin sous les rois Charles 5 et Charles 6", in R.M., Tome 3, fasc. 9, 1961.
DURANT de ST-FRONT (J.), "Recherche de la noblesse de l'élection de Valognes (1523)", in R.M., Tome 10, fasc. 40, 1968.
FONTAINE de RESBECQ (F. de), "Les rapports du gouvernement anglais et de la noblesse normande dans la vicomté de Valognes pendant l'occupation (1418-1450)", in M.S.L.V., Tome 9, 1907-1912.
JOUET (R.), "La résistance à l'occupation anglaise en Basse-Normandie (1418-1450)", in Cahiers des Annales de Normandie, n° 5, Caen, 1969.
LE CLERC (R.), "Apothicaires Saint-Lois", in N.M.D., 39e vol., St-Lô, 1927.
LE MELLETIER (J.), "Les droits des habitants (...) dans les marais des Bohons", P.M., fasc. 53, 1984.
LEPESANT (M.), "Répertoire des informations analysées par Dom Lenoir", in Cahiers Léopold Delisle, Tome 18, fasc. 3-4, 1969.
LEPINGARD (E.), "La Chevauchée du Mainellu", in N.M.D., 14e vol., St-Lô, 1896.
LEPINGARD (E.), "Le fief de Thère et ses seigneurs", in N.M.D., 13e vol., St-Lô, 1895.
LEPINGARD (E.), "Messire Michel Bastard du Guesclin, seigneur de Prétot en Cotentin", in
N.M.D., 16e vol., St-Lô, 1898.
Abbé LOUIS, "Recherches sur la paroisse de Ste-Marie-du-Mont", in M.S.A.N., Tome 14-15, Paris, 1844.
MARSY (A. de), "Familles nobles résidentes à Vallognes en 1698", (par Pierre Mangon du Houguet), in La Revue Nobiliaire, Paris, 1863.
"Mémoires de la Société d'Archéologie et d'Histoire de la Manche", P.M., 7e série, fasc. 32, 1978.
NORTIER (M.), "Les rôles de fouage (...)", in Cahiers Léopold Delisle, Tome 25, 1976.
PONTAUMONT (E. de), "Livre de raison des filles de la Congrégation de Notre-Dame à Carentan", in M.S.C., 1875.
RENAULT, "Notes historiques et archéologiques sur les communes de l'arrondissement de Valognes", in Annuaire du Département de la Manche, 1873.
"Rôles de l'Echiquier en 1200", in M.S.A.N., Tome 16, Paris, 1852.
"Rôle de la noblesse du bailliage de Cotentin (1640)", in N.M.D., 11e vol., St-Lô, 1893.
"Rôles normands et français (par Bréquigny)", in M.S.A.N., 23e vol., Paris, 1858.
SAUVAGE (H.), "Les capitaines et gouverneurs du château de St-Lô pendant la guerre de Cent Ans, de 1337 à 1453", in N.M.D., 19e vol., St-Lô, 1901.
SAUVAGE (H.), "Recherche de Jean Le Venart (1523)", in N.M.D., 24e vol., St-Lô, 1906 et 26e vol., St-Lô, 1908.
VILLAND (R.), "Besneville", non publié, aux A.D.M.
VILLAND (R.), "La famille de Cussy", P.M., fasc. 12, 1971.
VILLAND (R.), "Inventaire sommaire des archives des Augustines de Valognes", 1982, (multigraphié), 35 pp.
WOELMONT de BRUMAGNE (Baron de), "Essai de nomenclature des familles nobles subsistantes de Normandie", in B.S.H.L., années 1926-1930, n° 27, 1930.




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06 - Recherches de noblesse

A - Recherche de Montfaut (1463) (139)

- Tristan, trouvé noble au Mesnil-Angot, sergenterie de Carentan.

Richard, à Ste-Marie-du-Mont, sergenterie de Ste-Marie.




B - Recherche de Le Venart (1523) (140)

- Nicolas : "deffaillans et dillayans d'apporter leurs généalogies, nonobstant les commandemens et adjournemens à eux faictz".

Cette généalogie des périodes anciennes fait cruellement défaut.




C - Recherche de Roissy (1598) (141)

- "François de Fortécu, demeurant au Mesnil-Ango, sergenterie du Hommet, ellection de Carenten; veu ses tiltres, jouira : a deux fils mineurs, scavoir Nicolas et Michel".

"Jacques, sieur de Langlet, fils Richard, demeurant au Désert, sergenterie du Hommet, ellection de Carenten, et Pierre, son cousin germain, fils Pierre, demeurant à St-André-de-Bouhon, sergeanterie de St-Eny, ellection de Carenten; jouiront".




D - Recherche de Paris (1624) (142)

- Guillaume Fortescu, sr de Langlet.
- Antoine Fortescu, pour lui et ses frères.
- Nicolas Fortescu, sr de la Vieille-Court, pour lui et ses frères.

Cette recherche fournit plusieurs mentions de contrats.




E - Recherche de d'Aligre (1634) (143)

- Antoine Fortescu était commis et fermier du greffe du bailliage de Carentan : "imposés à la taille en laditte paroisse de St-André-de-Bohon, à la somme de 100 livres chacun de principal et pour avoir dérogé, les avons condamné à la somme de 100 livres chacun d'amende. Ils ont esté greffiers fermiers au grefe de Carentan ".

(A partir de 1634, la branche des Fortescu-Langlet de St-André-de-Bohon ne sera plus mentionnée dans la noblesse).



F - Rôle de la noblesse du bailliage de Cotentin (1640) (144)

- Nicolas, "escuier, homme propre à rien; riche de 2000 lt de rente".
- Michel, "escuier, porte lepee; riche de 600 lt de rente".
- Charles, "escuier, sieur de Launey; de la mesme condition et bien".

(tous au Mesnil-Angot).




G - Recherche de Chamillart (1666) (145)

Bonne généalogie, à part quelques approximations.

1 . Nicolas, x) Catherine Cadot en 1563.
2 . François, x) Avoye Le Peinteur en 1585.
3a Nicolas, x) Madeleine Le Mennicier en 1631.
4a Michel, sr de Fortescu, x) Jacqueline Le Quesne en 1653.
Léonor, sr de la Chesnaye, x) Marie Merlet en 1661.
Tanneguy, sr du Taillis, x) Marie Duruel en 1661.
3b François.
4b Jean, sr de Launay.
3c Michel.
4c Jean-Nicolas, sr de Beauregard, x) Anne Myffant.

_______________________________________________

1 . Richard, x) Martine Voydie.
2 . Jacques, x) Jeanne Clérel en 1581.
3 . Guillaume, x) Claude Le Mouton en 1633.
4 . Jacques, demeurant au Plessis-Grimoult.

Marc-Antoine, demeurant à Mestry, x) Suzanne Le Pégot en 1664.




H - Recherche de Mangon du Houguet (1698) (146)

- Monsieur Jean Fortescu, chevalier, garde des sceaux de Valognes, père
de Guillaume, de Jean, chevalier, et de Richard; ledit Jean, père de
Tristan, père
de Jacques (a), de Jean et de Nicolas (b).
- (a) : ledit Jacques, père de Richard et de Pierre; ledit Richard, père
de Jacques, père de Guillaume; et ledit Pierre, père de Pierre, père
de Antoine et de Jacques; ledit Antoine, père de Nicolas et de Michel
(erreur).
- (b) : ledit Nicolas, père de Jacques, père de Nicolas, père de François, père de Charles et de Jacques.




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07 - Les Origines : Onomastique

La tradition veut qu'à la bataille d'Hastings, en 1066, Guillaume Le Conquérant ait été sauvé par l'un de ses hommes d'armes, Richard Le Fort, qui le couvrit de son écu. Cette origine "mythique" paraît vraisemblable, car les descendants de ce soldat normand reçurent d'importants domaines en Angleterre. Ce Richard Le Fort, nommé quelquefois Robert, n'est pas mentionné dans les listes concernant les principaux chefs normands qui participèrent à la conquête.

A l'époque médiévale, FORTESCU est l'orthographe classique. Au XVIIe siècle, on a ajouté la particule, qui ne fut plus reprise après la Révolution (Defortescu). Par ailleurs, certains se sont fait intituler du nom de leur sieurie, tel ce Léonor de Fortescu, sieur de la Chesnée à la fin du XVIIe siècle, dénommé fréquemment dans les actes, "Monsieur de la Chesnée Fortécu" (1).

Quant au toponyme "Fortescu", il semble inconnu dans l'actuel département de la Manche. En novembre 1426, dans une montre effectuée à St-Lô, Robert Muldrac, chevalier, était qualifié "sieur de Fortescu" (2).




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08 - Les Origines : Ancienneté de la maison

Les auteurs sont unanimes à ce sujet : la famille Fortescu est l'une des plus anciennes de Normandie.

- E. de Magny : "Le nom des sires Fortescu (...) est incontestablement l'un des plus vieux, des plus nobles et des plus renommés de l'ancienne Normandie; une longue tradition chevaleresque s'attache à ce nom antique" (3).

- R. Toustain de Billy : "Il y a dans l'étendue de la juridiction de St-Lô, quantité de familles fort nobles et anciennes", dont les Fortescu (4).

- G. Chaix d'Est-Ange : "La famille de Fortescu appartient à l'ancienne noblesse du Cotentin, en Basse-Normandie. Elle a toujours été assez obscure et on n'a pu se procurer sur elle que peu de renseignements" (5).



La famille est mentionnée par la Chesnaye-Desbois (6), Jougla de Morénas (7) et le baron de Woelmont (qui la cite dès 1379) (8).

Assurément, au-delà de l'exagération de ces auteurs, la famille fut maintenue noble dès 1463, lors de la recherche de Montfaut.

Les Fortescu étaient conscients de cette ancienneté; dans une lettre du comte de Bonvouloir, adressée à Lord Clermont (9) : "(...) Il se rappelle que son père lui a dit qu'un Léonore de Fortescu était allé en Angleterre, il y a plusieurs siècles (...). Dans tous les cas, leur petitesse n'empêche pas qu'on ne sache très bien dans le pays qu'ils sont de très ancienne et bonne noblesse (...)".




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09 - Les Origines : Armoiries

En 1666, Chamillart leur donne les armoiries suivantes :
"d'argent à trois bandes d'azur" (10).

En 1696, dans l'Armorial général de France (généralité de Caen) (11) :
- Léonor, écuyer, sr de la Chesnée : "d'argent à trois bandes d'azur", (Tome 1, p. 72).
- Jacques Joseph, écuyer, sr du Tailly : "d'azur à trois bares d'argent", (Tome 1, p. 190).
- Charles, écuyer, sr de Langlet : "d'or à une épée de sable en pal et un écusson d'argent brochant sur le tout", (Tome 2, p. 152) (12).

Dès le XIVe siècle, les Fortescu portaient : "d'argent à trois bandes d'azur", comme en témoignent divers sceaux, conservés à la Bibliothèque nationale (13). Un sceau attaché sur une quittance de Guillaume Fortescu, datée du 2 février 1403, est ainsi décrit par de Belleval (14) :
- "sceau : un bouclier avec trois bandes; supporté par deux lions".
- "cimier : une tête de lion avec deux ailes".




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10 - Les Origines : La branche anglaise

Les Fortescue anglais donnèrent de nombreux membres du Parlement, militaires et officiers de la Couronne. Certains firent partie de l'entourage proche des régnants; ainsi, Henri VI, Henri VIII et Elizabeth Ière. Ils furent alliés aux ducs de Suffolk ( Pole ), aux comtes de Warwick ( Beauchamp ) et surtout à la famille Boleyn.

Sir Geoffroy BOLEYN
|_____________|_____________|
William Alice x)
Sir John FORTESCUE
| |
Thomas Adrien FORTESCUE
| |
Ann BOLEYN Sir John FORTESCUE
x) Henri VIII
|
Elizabeth Ière
(Reine d'Angleterre)


Ils portaient des armoiries assez semblables à celles des FORTESCU normands :

" d'azur à une bande engrelée d'argent, accompagnée de deux cotices d'or ".



Leur devise était : " Forte scutum, salus Ducum " (16).


Richard Le Fort
|
Adam
|
Adam
|
Adam
|
William
|
John
|
Richard
|
Adam
|
Adam
­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­TRADITION­­­­­­­­­­­­
|
Adam
|
William
|
William
|
William
x) Elizabeth Beauchamp
|____________________|___________________|
William John
x) Mabel Falwell x) Eleanor Norreis



William
x) Mabel Falwell
|
John
x) Joan Preston
|______________________|______________________|
William John
x) Elizabeth Champernoun x) Alice Cockworthy

_______________|
(Auteurs de la branche de Preston) | | Nicholas (17) Lewis
x) Katherine Skinner

Auteurs de la branche Auteurs de la branche de Cookhill de Fallapit (18) (19)


John (20)
x) Eleanor Norreis
|_________________________|_______________________|

Henry (21) John (22) Richard
x1 ) Joan Bozun x) Isabella Jamyss x) Agnès de Windsor
x2 ) n.de Fallapit
| |
Martin John
x) Elizabeth Denzille x) Alice Boleyn
( Auteurs de la branche de Buckland ) I
 
(23), (24) Adrien (25)
x2) Anne Rede
_______________________I_____________________I
I I
John (26) Anthony (27)
(28) (29)

(*) Richard Fortescue, personnage non rattaché. Il fut général, officier de Cromwell et commandant en chef de la Jamaïque en 1655.



La famille Fortescue fut représentée au XIXe siècle par Hugues, comte Fortescue, né en 1783, vice-roi d'Irlande, grand intendant de la Couronne. Il descendait de Sir Hugh Fortescue, appelé à la Chambre des Lords le 16 mars 1721, sous le titre de baron de Clinton, comme "successeur" de sa grand-mère, la comtesse de Lincoln. Son neveu, Hugues, 3e baron de Fortescue, épousa en 1782, Esther Gréville, soeur du marquis de Buckingham (30).




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11 - Étude Généalogique : 1350-1450 : Un Siècle d'Or

Nous avons vu l'origine légendaire de la famille Fortescu. La tradition veut que Richard Le Fort soit revenu en Normandie avec son second fils, laissant Adam, son fils aîné, en Angleterre.

Jusqu'au milieu du XIVe siècle, nous n'avons retrouvé aucune mention concernant les Fortescu. Ils n'étaient sans doute pas assez fortunés pour faire des donations aux ecclésiastiques; ils ne figurent pas dans les chartes. Ils ne sont pas mentionnés dans les rôles de l'Echiquier de Normandie au début du XIIIe siècle (32).

E. de Magny a tout de même établi une filiation (33), qui se passe de tout commentaire :

"Information d'ancienne Noblesse d'extraction de nom et d'armes, faites en 1552, pour Messire Richard Fortescu, Chevalier, homme noble, tenant fief de la Paroisse du Mesnil, Election de Carentan au Pays de Costentin devants les conseillers du Roy Notre Sire, et ses Elus en cette Election.

Signé DU LONDEL".



Richard vivant en 1160
I
Guillaume (chevalier bachelier) vivant en 1203
I
Robert (chevalier banneret) vivant en 1239 x) Jehanne de Russy-Picot
I
Henry x) Ydette Merlet
I
Charles (chevalier en 1314) x) Marguerite Guillots
I
Antoine (sgr du Mesnil-Angot)
I
Jean vivant en 1388 x) Adrienne du Fossé
I
Messire Jehan vivant en 1420 x) Marie de Percy




E. de Magny, "Directeur de la Bibliothèque héraldique de Paris", a envoyé une copie de "l'acte" à Lord Clermont. Cette généalogie est purement imaginaire et fantaisiste. Aussi, nous n'avons pas cru bon de donner la descendance de Jehan, époux de Marie de Percy !

Par ailleurs, M. de Magny a certifié que toutes les généalogies envoyées à Lord Clermont, étaient basées sur des documents authentiques !

"Je soussigné ancien Elève de l'Ecole Impériale des Chartes, Directeur de la Bibliothèque Héraldique et des Archives de la Noblesse, certifie que la présente généalogie de la famille Fortescu a été rédigée tant sur les documents et titres originaux conservés dans les Archives de la Bibliothèque Héraldique, que sur ceux qui existent dans les dépôts publics de Paris et de Rouen. (Paris, le 26ème octobre 1867. Le Directeur de la Bibliothèque Héraldique et des Archives de la Noblesse, Vicomte de Magny)" (34).

Le premier personnage connu semble être Pierre Fortescu.

1) Pierre

D'après M. Durant de St-Front, Pierre serait le fils de Jehan Fortescu, cité en 1260, époux de Marguerite de Pirou (35).
Il épousa vers 1340, demoiselle Guillemette aux Epaules, fille de Messire Guillaume aux Epaules, chevalier, seigneur de Ste-Marie-du-Mont.

Ainsi, ils sont mentionnés dans le chartrier de Richard Fortescu (36) :
"Monseigneur Guilleme aux Espaulles chevalier doit C soulz tournois de rente au jour Saint Michel par lettres executore du demourant de la par assiete du mariage Guillete aux Espaulles sa seur jadis fame Pierre Fortescu a justice sur toult son heritage et sur chescun pie pour le toult si comme il appert par lettre real sur ce faite".

De leur mariage seraient issus trois enfants :
- Guillaume, (suit en 2a).
- Jehan, (suivra en 2b).
- Jeannette. Elle épousa Jean de Crépon, écuyer, seigneur d'Audouville et d'Agneaux (37), vers 1400 (sans doute plus tôt).

2a) Guillaume

On sait peu de choses sur lui. Il fut engagé dans les expéditions qui amenèrent l'expulsion des Anglais du Cotentin au XIVe siècle.
Il fut fait prisonnier par les envahisseurs, en compagnie de messire Guillaume aux Epaules, chevalier, capitaine de Néhou. Par lettres du 30 juin 1375, Charles V contribua au paiement de sa rançon pour le prix de 500 livres tournois (38) :
Lettres de Charles V relatives au paiement des sommes stipulées dans le traîté qui avait été conclu avec les Anglais pour l'évacuation du château de St-Sauveur-le-Vicomte : 30 juin 1375.

"(...) certain traictié et composition avecques noz diz ennemis pour ledit vuidement, parmi lequel noz diz ennemis doivent avoir la somme de quarante mille frans; (...) item nostre amé et féal chevalier Guillaume aux Espaules sera acquictié envers noz diz ennemis de sa rençon, laquele se montoit à cinq mille et huit cenz frans, et parmi le dit traictié a esté accordé qu'il sera tenu quicte envers noz diz ennemis par la somme de deux mille frans; (...) item Guillaume Fortescu, cinq cenz frans ".

On ne sait pas si Guillaume Fortescu eut des descendants.


2b) Jehan

Ecuyer, fils de Pierre Fortescu et de Guillemette aux Epaules. Il épousa Guillemette du Hommet, avant 1373 (39). Il semblerait qu'il ait contracté une seconde alliance avec Jeanne de Silly, veuve de Robert de Thère, écuyer, seigneur du fief de Thère. En 1402, il était tuteur, désigné par justice, de Robin de Thère, écuyer, seigneur du lieu (40). Le 14 avril 1402, il obtint un mandement du vicomte de Carentan, mettant en demeure un certain Jehan Ferrant, débiteur de trois années d'arrérages, "pour venir gaigier à tenir de lui ou lui delessier en estat deu et souffisant, se delessier peut, un molin à eaue, assis en la parroisse d'Esguelande, près le Pont-Hébert" (40). En février 1434, Jeanne de Silly, mère de Robin de Thère, se disait "veufue de feu Jehan Fortescu, escuier" (40).

Jehan Fortescu assistait, comme parent, à une délibération concernant Hervieu de Mauny, seigneur de Thorigny (41).

En 1382, eut lieu la succession de Guillaume de la Haye, chevalier, fils de Robert de la Haye et de Luce de Pirou. Les notables "du sang et de la ligne" dudit Guillaume, se réunirent en présence du vicomte de Carentan, pour régler sa succession. Parmi eux, Jehan Fortescu, écuyer (42).

En 1363, un nommé Roger Avernoy, de Marchésieux, lui constituait une rente (43) :

"A toutz ceulx qui ces lectres verront ou orront, Estienne de Senechars (?), garde du scel des obligacions de la viconté de Sainct-Sauveur Lendelin salut. Sachent toutz que par devant Jehan Audeney, clerc tabellion juré et establi quant ad ce fut présent Rogier Avernoy, de la paroisse de Marchesieux, qui recognut de sa bonne volentez quil avoit vendu, quittié et delessié à fin de héritaige, à Jehan Fortescu, escuier, un cappon danuel rente au terme de Noël à prendre et à avoir par la main dudit Rogier et de ses hoirs et offre pour ce justice sur toutz ses biens meubles en quelconque lieu q'eulx soient par le sergeant royal ou sans sergeant par voie d'excécucion (44) dit Rogier en ait fait courvée et assiéte aillours en lieu souffiesant sanz nul déchié, laquelle courvée, ledit escuier sera (44). Et fut faicte ceste vente pour un flourin d'or (?) quatre deniers ledit Rogier suivant ce que a esté dit par ledit tabellion (...). Ce fut fait lan de grace mil CCC soixante et troys, le lundi de la feste de la Sainct Martin destey".



Jehan Fortescu était détenteur d'une "vavassorerie" de 60 acres à Huberville :

Aveu de Jehan de Beuseville à Jehan Fortescu et Guillemette du Hommet, sa femme, soeur de Jehan du Hommet, sieur de la Varengère, d'une "vavassorerie" de 60 acres, dont le chef est assis à Huberville (45).

Le 31 mai 1399, aveu de Jehan du Hommet, chevalier, pour "le plein fieu de la Varengière avec manoir et coulombier, s'étendant en diverses paroisses et emportant patronage d'église à Ozouville, Audouville et Fréville". Long aveu dans lequel le détail des rentes est donné. Duquel chevalier relève :

- "Jehan de St-Nazaire, escuier, pour 1/8 de fief pour lequel il doit à son seigneur 10 sols d'aide par chacun an, et s'il y deffault il est à l'amende d'un congre du prix desdits 10 sols".
- " et Jehan Fortescu, escuier, à cause de sa femme pour une vavassorerie de 60 acres à Huberville".
Lequel fief de la Varengère valait jadis 500 livres de revenus et du fait des guerres ne vaut plus que 2OO livres (46).
Il acquit plusieurs fiefs à Ste-Marie-du-Mont et à Brucheville, dont le fief du Buisson et celui de Mons, comme l'indique un aveu rendu pour ce fief le 1er octobre 1390 (47).
Le 6 mars 1376, vente de Girot Le Neir dit le Perche, héraut de la paroisse de Golleville, à Jehan Fortescu, écuyer, du moulin à eau de "Tonneie" avec ses appartenances (7 vergées de terre), le tout situé à Ste-Marie-du-Mont et Brucheville. Cette vente fut faite par le prix de 25 francs d'or (48).

Le 4 avril 1380, vente de Monseigneur Guillaume de Bricqueville, chevalier, seigneur de Laune et de Madame Marie de Couxy, son épouse, à Jehan Fortescu, écuyer, "toultes les rentes, services, faissances et redevances, homaiges et autres choses que eulz avoient et pouvent avoir et demander en la ville de Sainte-Marie-du-Mont et en la ville de Brucheville, soit en franc fieu ou de hors franc fieu (...). Et fut faicte ceste vente par le pris et nombre de cent et chinquante frans dor du coing du Roy (...)" (49).

Le 1er octobre 1390, il rendait aveu à Michel, bâtard du Guesclin, pour le fief de Franquetot (50), situé à Coigny et Cretteville (51) :

"(...) Item, sous la souveraineté du (roy nostre sire), je confesse et advoue tenir par foy et hommage de noble seigneur Michel, bastard du Guesclin, et de Madame sa femme, un membre de fief tenu par le quart d'un fief de haubert, franchement et noblement à court et usage, à simple gaige-plège, assis en la parroisse de Quetreville (alias Cretteville) et de Coigny-en-Bauptez, le quel est une des branches du fief de Prétot, et en doy au dict chevallier et dame les aydes coustumières, telles comme au dict quart de fief peut appartenir par raison et par coustume, la garde et relief, quand le cas s'offre, et ay aux dicts fiefs plusieurs rentes, faisances et redevances et plusieurs autres nobles franchises et droictures et dignités, segond que moy et (mes) prédécesseurs en avons usé au temps passé. Donné soubz mon sceel, le premier jour d'octobre, l'an mil iije iiijXX X", et plus bas : "collacion faicte. Signé Joubert et sélé".

Jehan Fortescu était également seigneur de St-Ebremond-sur-Lozon, comme l'indique une quittance du 28 novembre 1400 (52).
G. Fourrey le dit seigneur de Geffosses (53). Pour notre part, nous ne connaissons pas cette source.
En juin 1366, il faisait sans doute partie des gens d'armes qui anéantirent une compagnie anglaise dans la position "du Homme, au milieu des marais, dans la presqu'île formée par le confluent de l'Ouve et du Merderet" (54).
La Bibliothèque nationale conserve de nombreuses pièces concernant Jehan Fortescu : des quittances, ainsi que des montres de 1366 à 1403.



Le 2 juin 1366, s'effectuait la montre dudit Jehan Fortescu, avec deux autres écuyers de sa compagnie, Guillaume de Buron et Denys de la Mare (55):

"Sachent tous que je Jehan Fortescu, escuier, ay eu et recu de Remier Le Boutelier, clerc du Roy notre seigneur et son vicomte de Beyeux, receveur general es bailliages de Caen et de Costentin des aides ordones pour la delivrance de Roi Jehan derrenier trepasse, donc Dieu ait lame, et pour le fait de la guerre, la somme de douze frans d'or emprest sur les gaiges de moy et des gens darmes de ma compaignie deservans et a deservir sous le gouvernement de Monseigneur Guillem du Merle, Sire de Messy, cappitaine general es diz bailliages. De la quelle somme de douze francs je me tien pour bien paie. Donne souz mon scel le IX jour de juinz lan mil CCCLX six" (56).

En 1370 : "Jehan Fortescu, escuier du fort de Neauhou, si comme il disoit, confesse devoir a Richart Segoniz, demourant a Roan, la somme de quarante franz d'or a luy prestez, tous ses pour et en nom de Mons. Guillaume aux Espaules, chevalier, capitaine du dit fort, et son oncle" (57).

Le 1er octobre 1374 (58), eut lieu "la reveue de messire Guillaume aux Espaullez, chevalier, et de nuef escuiers de sa compagnie, faicte par nous lez mareschaux de France au Pont l'Abbé" :

"Le dit messire chevalier,
Escuiers :
Johan Fortescu
Johan Murdrac
Colin Nicole
Andry du Bos
Johan dez Moustiers
Perrinet des Moustiers
Colin de Hetehou
Thomas Le Marcheant
Raoul de Brulli"

Il assista au siège du château de St-Sauveur-le-Vicomte, avec une compagnie de huit écuyers. On a de lui une quittance du 29 janvier 1379 (59).

Le 15 avril 1379 (60) : "M. l'Amiral retenu au nombre de 100 hommes d'armes par lettres du Roy données à Paris, le 15 avril, après Pasques 1379. Et depuis retenu au nombre de 400 hommes d'armes par autres du Roy données à Montargis le 16 juillet 1379".

Dans le nombre des hommes d'armes sous la charge de l'amiral :
"(...) Jehan Fortescu
(...) Le Bastard du Guesclin".


Cette confraternité d'armes entre les deux hommes explique leurs rapports étroits. En effet, Jehan Fortescu était le vassal de Michel, bâtard du Guesclin.
Il passa sous les ordres des seigneurs de Hambye, de la Ferté et de Thorigny.
"La revue de Jehan Fortescu, escuier et huit autres escuiers de sa compaignie, revue a Carentan le XViij jour de Maie l'an mil CCCLXXX (61).

Premier.
Le dit Jehan Fortescu Jehan de Meautys
Aymery Le Nerroys Jehan de Saint Germain
Michiel Brisehanche Gorget Blondel
Mahier de Corbie Robert Tesson
Jehan de Saint Hillaire"


Il fit probablement partie de la garnison de St-Lô, comme l'indique une quittance du 18 mai 1388 (62), par laquelle il reconnait avoir touché "la somme de trente livres tourneis pour son service en pais de Normandye, soubz le Gouvernement de Messeigneurs de Hambuye, la Ferté et Thorigny".

"Saichent tuit que je Jehan Fortescu, escuier, confesse avoir eu et recu de Jehan Le Flamenc, tresorier des guerres du roy notre seigneur, la somme de trante livres tournois en prest sur les gaiges de moy et vij autres ecuiers de ma compaignie desservis et a desservir en ces presentes guerres en pays de Normandie. De la quelle somme de XXX l.t. dessus dicte je me tiens pour content et bien paie. Donné a Saint Lo, soubz mon scel le XX jour de juinz l'an mil CCCiiij XX et huit" (63).



Par ailleurs, il est mentionné dans l'Echiquier de Normandie en 1388 et 1392 (64).

En 1398, il est capitaine de la forteresse du Pont-d'Ouve :
"Sachent tous que je Jehan de Fortescu, escuier, seigneur de Saint Evremont, et capitaine ordene depar le Roy notre seigneur, de la fortresse et bastide du Pont Douve, congnoys et confesse avoir eu et recu de honnourable homme Jehan Le Chien, viconte de Coustances, la somme de quarante et une livres, sept soulz, quatre deniers tournois, a moy deubz a cause de mes gaiges du dit office de capitaine depuis le penultieme jour d'octobre mil ccciiij XX dix huit derraine passe, jusque au jour de pasques ensuivant. De la quelle somme de XLj l. vii s. iiij d. poitevois, je me tien pour bien paie, et en quitte le Roy notre seigneur, le dit viconte et tous autres. Temoins mon scel mis en ceste presente quittance le XXiij jour de juin, l'an mil ccciiij XX dix neuf" (65).

Jehan Fortescu mourut sans doute à la fin de l'année 1403 (66), laissant plusieurs enfants :
- Guillaume, seigneur de St-Ebremond-sur-Lozon (suit en 3a).
- Jehan, capitaine du Pont-d'Ouve, puis allié des Anglais (suivra en 3b).
- Pierre, au service du Roi de France (suivra en 3c).
- Richard, (suivra en 3d).
- Jeanne. Elle épousa Jean de Verdun, écuyer. Elle reçut des donations du roi Henri V d'Angleterre, pour sa soumission :
"Johanna Fortescu, vidua, que fuit uxor Johannis de Verdun, armigeri" (67)


3a) Guillaume

Ecuyer, seigneur de St-Ebremond-sur-Lozon et de Franquetot. Il était fils héritier de Jehan Fortescu, capitaine du Pont-d'Ouve, comme l'indiquent deux quittances de 1403 et 1404 (68).

Le 21 septembre 1406, il rendait aveu du fief de Franquetot à Guillaume d'Orglandes, écuyer, seigneur de Prétot :

"Fut présent à Quettreville-en-Bauptez, Guillaume Fortescu, seigneur de Saint Evremont sur Loson, fils et héritier de Jehan Fortescu, qui, de son bon gré, confessa aujourd'huy avoir faict hommage à Guillaume d'Orglandes, escuier, seigneur de Prétot, d'un membre de fieu de haubert appellé le fieu de Franquetot, séant en la paroisse de Quettreville (Cretteville) tenu par un quart de fief, à cause du franc-fieu et seigneurie de Prétot et du quel hommage, pour cette fois, le dit d'Orglandez se tint pour comptent (...)" (69).

Le 25 juillet 1415, il faisait la montre de sa compagnie, composée de treize écuyers, lui compris (70) :

"La monstre de Guillem Fortescu, escuier, et de douze autres escuiers de sa compaignie, reveue a Valognes le XXV jour de juillet l'an mil CCCC et quinze.
Le dit escuier,
Jehan Fortescu Pre Le Fevre
Ricart Fortescu Robin Le Fevre
Pierre Fortescu Jehan Peinel
Guillem Auber Jehan de Chillans
Pierre Loré Frolin de Tilly
Michelet Lenfant Raoul des Mons"

Il mourut le 25 octobre 1415 à la bataille d'Azincourt (71).
Ses frères Jean et Richard auraient partagé sa succession le 18 avril 1452 ! (72).
D'après M. Durant de St-Front, il épousa Luce de Pirou, vers 1390 (73)

Il laissa peut-être un fils nommé Guillaume :
Ce Guillaume Fortescu combattait aux côtés des Anglais en 1430. Ainsi, dans une lettre de Jean, duc de Bedford, datée du 15 mars 1430, à Rouen : "(...) par messire Guillaume Fortescu, chevalier, quatre hommes d'armes et douze hommes de trait, sa personne comprinse (...)" (74).


3b) Jehan

Ecuyer, fils de Jehan Fortescu et de Guillemette du Hommet. Il épousa demoiselle Jeanne d'Anneville, dame de St-Germain-de-Tournebut et de St-Martin-le-Vieil, fille et unique héritière de Guillaume d'Anneville, chevalier, seigneur de Tournebu, et de Jeanne d'Anneville (fille aînée de Michel d'Anneville, chevalier, seigneur de Montaigu) (75). Elle était veuve de Jean de Grimouville, seigneur de Gouville et de Carantilly, fils de Jean de Grimouville et de Jeanne de Folligny. Ce dernier mourut le 11 septembre 1409 (76). Les enfants des deux lits partagèrent la succession en 1449.

Jehan Fortescu était parent de Colin Michel, écuyer, garde noble du château de Cherbourg en 1417. Leur degré de parenté est toutefois difficile à déterminer. La recherche de noblesse de 1523 le fait épouser "la soeur de la femme de Monsieur Jean Fortescu, chevalier" (77). M. l'Abbé Canu le dit, pour sa part, époux vers 1425 de Jeanne Fortescu, fille dudit Jehan Fortescu ? (78).

Le 26 mars 1427, un acte passé au bailliage de Valognes, donne à Guillaume Férey, écuyer, la tutelle de Guillaume d'Anneville, écuyer, fils mineur de Robin d'Anneville. Le choix a été fait, entre autres, par Messire Jean Fortescu. Les parties ont également délibéré sur les procès prononcés contre ledit Jean Fortescu et autres (79).



Jean Fortescu était seigneur de St-Ebremond-sur-Lozon et de la Meauffe. Par son mariage avec Jeanne d'Anneville, il devint seigneur par usufruit de la terre et seigneurie de Tournebut et Montaigu (80), et de la Boissaye en St-Martin-d'Audouville.

En 1426, il tenait, à cause de sa femme, par hommage de la baronnie de la Luthumière, un fief ou membre de fief à Ste-Marie-du-Mont, "et enparavant dudit conquest ladite dame et ses prédécesseurs le tenoient" (81).

Le 6 juillet 1453, eut lieu aux assises de Carentan, une procédure entre Liénart Malenfant, procureur du roi au bailliage de Carentan et Roger Simon, écuyer, au nom de noble homme Jean Fortescu, chevalier, et Georges Simon, écuyer, seigneur du Buisson, pièce relative aux droits de relief et de treizièmes, appartenant au fief du Buisson (82).

Sa carrière militaire connut deux phases :

a) Jusqu'en 1417, il lutte contre les Anglais. Il était capitaine de la position stratégique du Pont-d'Ouve (83). Déjà, en 1415, il s'était sans doute battu à Azincourt (84).

Le 17 mars 1417, il signe la capitulation du Pont-d'Ouve en la ville de St-Lô, après s'être rendu à Jean de Robessart et à Guillaume de Beauchamp, chevaliers, commis par le duc de Glocester, pour traîter la reddition (85).

Texte de la capitulation (86):
"Cy ensuyt l'appointement dit et accorde le XVIIe jour de mars lan mil CCCC et XVII par entré nous Jehan de Robessart et Guilliam de Beauchamp chivalers commis de très hault, etc. le duc de Gloucestre d'une part et d'autre part Johan Fortescu, ecuier, capitaine du chastel de Pont douve, est dit traictié promis et acorde tant de l'un partie comme de l'autre en la fourme et maniere qui ensuit :

1) Primerement est dit et accordé que Johan Fortescu, capitaine du dit chastel de Pont douve ovesque le consentement des gentils hommes de la forteresse leur submettront [de rendre le dit chastel de Pont douve es mains de mon très redouté seigneur de Gloucestre (...)].

2) Item (...), que les dessus dits capitaine les chevaliers et escuiers de la dite garnison qui sen vouldront partir, partiront franchement le jour de la rendue leurs corps saufs ovec leur chevaulx, armures et vestures hormis leur artillerie duquel le dessus dit capitaine promettra sur la foy et honneur que entre cy et l'heure de la rendue ne sera fait ne souffert estre fait nulles bruleries, romperies, transportemens ne autre destruction quelz conques. Et si est entendu que les dis artilleries sont arcs, fleches, arbalestes, virettons (87), baudreux et autres abillemens pour arbalestres, canons, poudres et tout autre manerre de trait et abillemens de guerres qui sont et ont este ordonnes pour la sauve garde de la dite forteresse.

3) Item (...), et accorde que les vivres qui sont au dit chastel desmourront et ovec ce promettra le dit Fortescu comme dessus que d'iceulx ne sera fait ne souffert estre fait entre cy et le jour de la rendue transportements ne autre destructions quelsconques; mes en useront [(...) des diz vivres (...)].

4) Item les dessus dis (...), [promettront que au jour de la rendue du chastel de Pont douve ils bailleront et rendront au commis de mondit seigneur de Gloucestre tous les prisonners anglois subges, vassaulx, et obeissans et autres tenans la partie d'Engleterre, qui présentement sont au dit chastel de Pont douve ou ailleurs en leur subgeccions (...)].

5) Item sont tenuz les dessus diz de la ditte garnison de franchement acquitter [et faire acquitter tant les diz prisonners que les pleges sans ce que aucun empechement leur soit mis a present ne en temps a venir (...)].

6) Item sont et seront tenus les dessus diz [que au jour de la dite rendue bailleront et feront bailler au commis de mondit seigneur de Gloucestre tous les Anglais natifs, Galois, Yrois et Gascoings qui autrefois ont tenu la partie d'Engleterre et qui presentement sont au dit chastel de Pont douve se aucuns en y a ].

7) Item est dit traicte et accorde que les dessus diz [que entre cy et le jour de la dite rendue (...), ne recevront ne ne souffreront estre reçus dedens le dit chastel de Pont douve nulle puissance ne compaignée de gens d'armes ne de trait, sy non seullement ceulx qui presentement sont en la ditte forteresse].

8) Item seront tenus les dessus dits capitaines et touts ceux de la ditte garnison que au jour propre de la rendue d'icelluy chastel dedens heure de vespres et tous ceulx qui ne voudront demourer soubs l'obeissance comme dessus partiront et vuidront tous du dit chastel de Pont douve.

9) Item a tous les dames et damoiselles [qui presentement sont au chastel de Pont douve, mondit seigneur de Gloucestre de sa haulte seigneurie et gentillesse leur a accordé que au jour de la dite rendue ils auront et emporteront ovesques eulx tous leurs biens propres].

10) Item a tous les gentils hommes et autres de la ditte forteresse qui voudront demourer, attendre et devenir hommes lieges et vraiz obeissans et subgiez a nostre dit souverain Seigneur le Roy de France et d'Engleterre, nostre dessus dit (...), seigneur de Gloucestre par puissance et autorité a luy donnée sy accordera et accorde a tous ceulx de la condicion dessus dite pour leur tres humble submission d'obeissance tous leurs biens, meubles, heritages, terres et possessions tant dedans ledit chastel comme dehors, hormises les terres qui auront ete données par le roy nostre souverain seigneur devant ceste presente composicion et eux en joier et user paisiblement comme de leurs propres choses et comme ils solloient en devant de la rendue.

11) Item sont tenus les dessus dits capitaine et les gentils hommes de la ditte garnison que pour cest present appointement bien et loyaument entretenir bailleront et envoieront au dessus dit (...) seigneur de Gloucestre trois gentils hommes des plus notables du dit chastel et garnison de Pont d'ouve comme pour hostages lesquelles seront rebailles au dit Fortescu a l'heure de la ditte rendue.

12) Item est dit (...), que pendant entre cy et lheure de la rendue ne sera fait de l'un partie et de l'autre nulle guerre.

13) Item est dit (...), que aux dessusditz capitaine, gentilz hommes et autres de la dite garnison et forteresse qui vouldront partir le jour de la rendue, sans vouloir demourer en l'obéissance comme dessus est dit de leur faire bailler lettres de saufconduit pour franchement partir et aller hors de l'ost du dessusdit nostre souverain seigneur le Roy de France et d'Engleterre sans ce que aucun empeschement leur soit mis en corps ne en biens.

14) Et pour cest present appointement bien et loiaulment entretenir par la fourme et maniere comme dessus est déclaré, ai-je le dessusdit Jehan Fortescu, capitaine dudit chastel du Pont douve pour moy et es noms de touz mes compaignons gentilzhommes et autres de la dite garnison mis à ces présentes le seel de mes armes et signé de mon signe manuel en la ville de Saint Loo, en l'an et jour dessus dit.

David Howel lui succèda au Pont-d'Ouve, le 27 mars 1418 (88).


b) Jehan Fortescu se soumit au roi d'Angleterre, Henri V (89). En échange, ce dernier lui fit don ou remise de ses domaines (90) (91).

Par lettres du 15 mars 1419 :
"(...) Jehan Fortescu, escuier, ait l'office de capitaine, garde, gouverneur et administrateur général des guez, loges et soniers de dessus la coste de la mer au bailliage de Costentin, avec la juridiction des causes de l'amiralie dyceulx gués (...)" (92).

Henri V prescrivit à ses baillis de Caen et de Cotentin de le laisser jouir de ses domaines, vu l'hommage qu'il rendit le 15 avril 1420. Le 3O, il faisait l'aveu et dénombrement par écrit de ses possessions (93).

Le 20 janvier 1421, il fut nommé, pour un an, grand louvetier du bailliage du Cotentin (94) :

"(...) tanque en nos bois et forestes que en autres appartenances, en aucuns seignours tenants de nous (...), soient plusieurs bestes sauvaiges ravissans, et par especial loups et louves, qui ont dévouré plusieurs créatures humaines, et ont fait et font de jour plusiours maléfices tant à nous que au bien publique, et plus feroient se remede ny estoit mis; savoir faisons que nous (...), avons volenté de remédier ad ce et oster nostre pais de oppresse et inconvénient, et confiant de la loyaulté et diligence de Jehan Fortescu, escuier, nostre homme lige, icellui avons commis et establi par ces presentes (...), jusque à un an de la date de ces lettres, que il, ses commis et députés puissent chasser, prendre et faire mourir soit à force de chenes, de harnays, de fillés, ou autrement (...), tous les loups et louves qu'il pourra trouver en bailliage de Costantin et ès mettes d'environ, et pur ce faire lui avons taxé et ordonné que pur chescun loup ou loupves que il prendra ou ses commis et députés, il aura deux deniers tour. pour loup, et pour loupve quatre deniers tour., sur chescun feu demourant à deux lieues en la ronde là où les dis loups ou loupves seront prinses; de laquelle prinse qu'il fera ou fera fere, certifira, ou fera deuement apparoir aux juge ou juges du dit pais, en quelle juridiction (...), les dites prinses auront esté faictes. Si donnons en mandement à nostre maistre des eaux et forestes ou à ses lieuxtenants et nos autres justiciers et officiers (...), que le dit escuier laissent joir et fachent à luy obeir (...), et auxi le facent paier les sommes qui à cause de ce pourroient estre duez et sur les personnes qui en tel cas ont accoustume paier et contribuer et non autrement (...)" (95).



Fait chevalier, il fut "garde du scel des obligations de la vicomté de Valognes" (succédant à Pierre de Lastelle, clerc) (96), après avoir été, comme écuyer, "garde du scel des obligations de la vicomté de Chierebourg" , en 1422-1423. Cette vicomté avait été créée, parce que celle de Valognes n'était pas tenable pour l'occupant (97).

Il était assez rare qu'un chevalier ait une "fonction publique" de cette moindre importance. Il exercera cet office jusqu'en août 1450 (98).

Le 29 mars 1429, tous les nobles du duché durent être à Vernon. Les commandants de cette troupe furent, pour les vicomtés de Carentan, de Valognes et de Coutances, messire Jean d'Oissy, messire Jean Fortescu, chevaliers et Jean Sauvage, écuyer (99).

Le 3 avril 1429, Jean Fortescu, chevalier, faisait la montre de sa compagnie à Vernon (100). Ces hommes devaient escorter un convoi de vivres destiné au ravitaillement de l'armée anglaise devant Orléans :

"Monstre de 4 lances et 12 archers à cheval de la retenue de messire Jehan Fortescu, chevalier, du nombre des 100 lances et 300 archers ordonnez soubz le gouvernement de monseigneur le comte de Suffork, lieutenant du Roy, sur le fait de sa guerre en bas pays de Normandie, pour faire guerre aux ennemis du Roy nostre sire estans à Montmorel, Montaudain, Mont Saint-Michiel et ailleurs en pays d'Avranchin, prise à Saint-Lô, le troisième jour d'avril 1429, avant Pasques, par nous Jehan Harpelay, chevalier, bailli de Constantin, et Nicolas Françoys, contrerolleur de la garnison dudit lieu de Saint-Lô, à ce commis par messeigneurs les trésorier et receveur général de Normandie :

"Ient. Hommes d'armes :
Messire Jehan Fortescu, chevalier;
Thomas du Bosc;
Jehan Martyn;
Guillaume Vauquelin, sans hernois de jambe".

"2ent. Archers : Jehan Neel;
Colin Josset l'aisné;
Guillaume Poisson;
Colin Josset le jeune;
Simon Poulet;
Jehan de Beuseville;
Jehan le Noir;
Jehan Regnault;
Thomas Parker;
Perrin Blessot;
Johan Moureton;
Johan Pilet;
Noël Lemperière".

"Rien rabatu par la faulte du harnois de jambe par l'ordonnance de monseigneur le conte, pour les causes contenues en la fin des monstres dudit monseigneur le conte. En tesmoing de ce, nous avons signé ces présentes de nos saings manuelz, l'an et jour dessus diz. J. Harpelay. Afraunceys".



Le 18 juin 1432 est fait mention de "messire Jean Fortescu, chevalier bacheler, 6 autres lances et les archiers, sa persone et un autre chevalier bacheler comprins" , dans une montre ordonnée sur les marches de l'Avranchin (101).

Les raisons de la soumission de Jean Fortescu sont diverses : raisons personnelles, tout d'abord. Son frère Pierre restera au service du roi de France. Mais les nobles rebelles au gouvernement anglais furent relativement peu nombreux. Ils prirent le parti des Anglais pour des raisons intéressées. Ils conservèrent leurs terres et les offices qu'ils reçurent, représentaient des avantages financiers et sociaux importants.

Le facteur géographique compte également : la vicomté de Valognes fut sans doute plus anglophile que d'autres régions de Normandie, ayant un esprit de résistance moins vigoureux (102). Cela n'empêche pas Guillaume Osber, vicomte de Valognes, allié des Anglais et gendre ou beau-frère de Jean Fortescu, de rendre à Charles VII, roi de France, "d'aucuns plaisirs et services" (103), pour avoir organisé un complot contre les Anglais.

Henri V, dans tous ses actes, évoque la Coutume de Normandie. Il se veut non pas un conquérant étranger, mais un héritier qui rentre dans ses droits (104). La soumission vient peut-être de la nostalgie de la puissance anglo-normande. Jean Fortescu portait le même nom et se reconnaissait aux mêmes armes que John Fortescue, gouverneur anglais de Meaux en 1420 (105).

Jean Fortescu mourut avant 1455, laissant :
- Tristan (suivra en 4).
- Richard, mentionné par Montfaut à Ste-Marie-du-Mont en 1463 ?
- Guillaume, prêtre, curé de Montaigu-la-Brisette : "Es assises des patronnages des églises vuides et vacans de la viconté de Valloignes", nomination à la cure de St-Martin-de-Montaigu, vacante par la mort de Raoul Tourtel, dernier recteur et curé de ce lieu, de Guillaume Fortescu, prêtre, après accord entre :
Jehan Fortescu, chevalier, seigneur par usufruit de la terre et seigneurie de Montaigu et Tournebut.
Tristan Fortescu, son fils.
Jehan de Grimouville, écuyer, seigneur de Carantilly.
Guillaume d'Anneville, écuyer, de Montaigu (106).
- Colliaux. Lord Clermont la dit fille de Jean Fortescu et de Jeanne d'Anneville (107). Elle épousa Guillaume Osbert, seigneur de Tesson et de Clitourps, vicomte de Valognes sous la domination anglaise (108).


3c) Pierre

Ecuyer, sans doute fils de Jehan Fortescu, capitaine du Pont-d'Ouve. A l'opposé de Jean, il ne se soumit pas à la domination anglaise et resta au service du roi de France.
En 1418, il était à la tête de 18 écuyers dans l'armée levée pour la défense de la Touraine contre les Anglais. Le 12 décembre 1418, il était présent au siège de Tours (109).
Le 31 mai 1419, il confesse avoir reçu du trésorier des guerres, 90 livres tournois pour ses gages et ceux de onze autres écuyers de sa compagnie au service du roi de France (110) :

"Sachent tous que je Pierre Fortescu, escuier, confesse avoir eu et recu de Hemon Ragnier, tresorier des guerres du Roy notre seigneur, la somme de cuatre vins dix livres tournois en prest et paiement sur les gaiges de moy escuier, et de unze autres escuiers de ma compaignie desservis et a desservir au service du Roy notre dit Seigneur et de Monseigneur le regent le roy, alencontre les Anglois qui de present sont en Duchie de Normandie, Contrez du Maine et du Perche et en plusieurs autres parties voisines; et partout aillieurs ou il plaira a mon dit seigneur le regent ordonner, en la compaignie de Monseigneur de Narbonne, et soubz le gouvernement de mon dit seigneur le Regent. De la quelle somme de iiij XX X l.t., je me tieng pour content et bien paie, et en quitte le dit tresorier et tous autres. Donne en tesmoing de ce soubz mon scel, le dernier jour de may l'an mil CCCC et dix neuf".

On ne connait rien d'autre sur lui.


3d) Richard

Lord Clermont le dit fils de Jehan Fortescu et de Guillemette du Hommet (111). Ecuyer, seigneur des fiefs du Buisson et d'Estaville, assis en la paroisse de Ste-Marie-du-Mont, du fief de Franquetot, assis à Coigny (112) et Cretteville, et d'une "vavassorie" à Huberville : "Les hers Jehan de Beuseville de Hubertville doivent à Richart Fortescu a cause de Guillete du Hommet, sa mère, onze livres tournois de rente a jour Saint-Michel" , pour une franche "vavassorerie" située à Huberville et qui s'étend à St-Germain-de-Tournebut (113). Il aurait épousé Madeleine de Mons (114).

Le 2 décembre 1428, il passait en revue la montre de Guillaume Glasdal, bailli d'Alençon (115). Le 29 octobre 1453, il était aux assises d'Evreux (116).
Il a laissé un chartrier, publié par Lord Clermont (117). Ce chartrier fut acquis en 1862 par le British Museum.
En 1878, Léopold Delisle le décrivait ainsi (118) : "64 feuillets, petit in-4°. Ecriture du règne de Charles VI". Il fut sans doute rédigé plus tardivement, comme le souligne Lord Clermont (119).
"C'est le chartrier ou sont les rentes de Richart Fortescu, escuier, seignour du Buisson et les tenans dudit fieu en la maniere qui ensuit fait et ordonne".

1) Tenures du fief du Buisson à Ste-Marie-du-Mont, appartenant à noble homme Richard Fortescu, écuyer, seigneur dudit fief du Buisson, et les noms des personnes qui les tiennent et les rentes et services qu'ils en doivent (pp. 1-12).
2) Rentes de Ste-Marie-du-Mont qui ne sont pas en franc-fief (pp.12-15).
3) Tenures du franc-fief d'Estaville à Ste-Marie-du-Mont, appartenant à Richard Fortescu, écuyer, seigneur dudit fief d'Estaville, et les noms (...), (pp. 16-25).
4) Tenures du franc-fief de Mons à Ste-Marie-du-Mont et Brucheville, appartenant à Jehan Fortescu, écuyer, seigneur dudit fief de Mons, et les noms (...), (pp. 26-33).
5) Tenures du franc-fief de Franquetot à Coigny et Cretteville, appartenant à (120) Fortescu, écuyer, seigneur dudit fief de Franquetot, et les noms (...), (pp. 34-59).
6) La manière dont Richard Fortescu, écuyer, seigneur du Buisson, tient sa terre et de qui, et les rentes qu'il en doit (pp. 60-64).
7) La teneur de la lettre comme Drouet du Buisson, écuyer, bailla à Jehan Fortescu, écuyer, le fief du Buisson, avec toutes ses appartenances assises en la paroisse de Ste-Marie-du-Mont (pp. 65-70).
Richard Fortescu est l'auteur d'une branche de la famille qui resta à Ste-Marie-du-Mont.

En 1527, aveu rendu aux religieux de Notre-Dame-du-Voeu par Guillaume Néel, à cause de sa femme, de 10 perches de terre assises sur "le hamel de la Rivière", à Ste-Marie-du-Mont. L'avouant doit un demi boisseau de froment et douze deniers de rente, passant par la main de "Jehan Fortescu, qui dessert à present" l'aînesse ayant appartenu à Michel Requier (121).


En 1540, Guillaume Fortescu, sieur du Buisson, demeurait à Ste-Marie-du-Mont (122). Charles aux Epaules rendit aveu au roi pour le fief du Buisson, ayant appartenu à Guillaume Fortescu (123).
Les archives de l'Abbaye de Cherbourg conservaient une déclaration des héritages qui furent à la famille Fortescu (XVIe siècle) (124).
En 1576, bail d'une pièce de terre de neuf vergées, située au marais, à Ste-Marie-du-Mont, saisie sur les nommés Fortescu, et réunie à la baronnie de Neuville (124).
En 1577, autre bail d'une pièce de terre de 18 vergées, située également au marais et saisie sur les Fortescu (1).
La famille Fortescu était encore représentée à Ste-Marie-du-Mont au XVIIIe siècle :
Le 4 novembre 1700, baptême à Sainteny de Jean Pellevé, fils de Pierre Pellevé, d'Auville-sur-le-Vey et de Marie de Fortécu, de Ste-Marie-du-Mont (125).
Le 9 septembre 1771, fut passé le contrat de mariage de Guillaume Fortécu, artisan, originaire de Ste-Marie-du-Mont et demeurant à Carentan, fils de feu Vincent Defortécu et de feue Françoise Risbey, d'une part, et de Jeanne Françoise Le Bourg, veuve de Jean Le Nesley et fille de Jean-François Le Bourg et de Jeanne de Gouey, de Ste-Marie-du-Mont, et demeurant à Carentan. La future apportait une dot estimée à 420 livres 16 sols, dont 220 livres en argent (126).



4) Tristan

Fils de Jean Fortescu et de Jeanne d'Anneville (127). Il fut maintenu noble par Montfaut en 1463, au Mesnil-Angot (128).

En 1465, Jean de Villiers, écuyer, seigneur et baron du Hommet en sa partie, le désigne comme tenant de sa baronnie, "avec la damoiselle sa femme, à cause d'elle, une franche verge de prévosté, assise illec et environs", dans un aveu rendu au roi (129).

Il épousa demoiselle Jacquemine Le Carpentier, fille de Jean Le Carpentier, écuyer, seigneur du Mesnil-Angot et de Grouchy en la Chapelle-Enjuger. Ainsi, dans un aveu rendu au roi en 1508, par Georges de Tournemine, baron du Hommet, en la partie de Villiers, elle est présentée comme détentrice d'une "franche verge de prévosté", dans des termes identiques à ceux de l'aveu de 1465. Dans un procès intenté au curé du Mesnil-Angot, par Léonor de Fortescu, écuyer, sieur de la Chesnée, le 2 mars 1693, à cause de l'inaccomplissement de services religieux pour l'âme de messire Jean Le Carpentier, écuyer, seigneur du Mesnil-Angot et bienfaiteur de l'église du lieu, ledit Léonor soutint que le donateur était son aïeul (130).

Tristan Fortescu portait le titre de seigneur du Mesnil-Angot, lorsqu'il fut assigné le 4 janvier 1470, pour estimer les fiefs de la Rivière et de Soulles, situés en la paroisse de St-Fromond, et mis en criées par suite d'un décret prononcé en 1462, contre Jean de Montenay (130).

Il laissa plusieurs enfants :
- Nicolas (131), auteur de la branche de la Vieille-Court (suivra en 5a).
- Pierre, son héritier (suivra en 5b).
- Jacques, auteur de la branche de Langlet (suivra en 5c).
- Jean, alias Yves, alias Yvon (131). Il était sans doute prêtre (132). Le 23 septembre 1523, il déclarait qu'il n'était ni héritier ni mêlé en quoi que ce soit dans la succession de son frère Nicolas (133).
- Richard, dont le nom est mentionné dans un procès en 1521 (134).
- Lubin ? Son nom apparaît le 19 décembre 1521, dans un acte de procédure passé au bailliage de Carentan (134).
- Marguerite, alias Mariette (135). Elle épousa Charles Beaugendre, écuyer, de la paroisse de Ste-Marie-du-Mont, à la fin du XVe siècle. Paris situe le contrat de mariage le 4 février 1500 (136).
- Catherine (135), dont la tombe était située dans le transept méridional de l'église de Ste-Marie-du-Mont (137).
Le 7 octobre 1486 (138), Charles Beaugendre était tuteur des enfants mineurs de feu Tristan Fortescu. Sa succession fut partagée le 2 mars 1500 (136).




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12 - Étude Généalogique : 1450-1650 : Les Seigneurs de La Vieille-Court, Au Mesnil-Angot

5a) Nicolas

Ecuyer, seigneur de la Vieille-Court. Fils aîné de Tristan Fortescu. Il épousa demoiselle Anne Beaugendre (147).

En 1505 et 1512, il était déjà qualifié seigneur de la Vieille-Court (148) :
"L'an mil cinq cens et douze, le iiij jour de novembre a Saint Lo, le noble homme Nicholas Fortescu, seigneur de la Vieille Court, plege Maistre Robert Tostain, aiant le droit a titre de fermage de la sergeanterie du Hommet, pour le temps et terme de trois ans comples commenchants a la Saint Michel derraine passe recours, de bien et deuement exercier la dite sergeanterie durant le dit temps de trois ans, et de faire bons et loyaux records et exploitz touchant le dit office, moiennant et par my ce que le dit Maistre Robert a ce present en promist acqueitier et deliverer le dit Fortescu de tout ce que luy en pourront estre demande, et garder et obligier biens et heritages. Tesmoings Lo Davy et Hermen Furet".

Nicolas Fortescu aimait beaucoup les procès. En 1521, il en soutenait trois, soit au bailliage, soit aux assises de Carentan, indépendamment d'un quatrième qu'il soutenait au Parlement à Rouen.
Le 2 mai 1521, il était procureur de Yves et Richard, ses frères, dans un procès contre Raoul Poullette, qui l'approchait aux poursuites par lui exercées contre Jacquet Le Duc pour "excès et meffais de corps et rescousse de Namps (biens saisis)".
Le 29 juin 1521, il plaidait contre "les Ministres et couvent de la Perigne".
Enfin, le 24 septembre 1521, il lui était enjoint d'avoir à produire contre le seigneur de Tribehou sur l'appel par lui fait contre Pierre Amelot, prévôt de ladite seigneurie (149).
Il mourut avant le 23 septembre 1522, car à cette date, sa veuve était en justice au bailliage de Carentan.


5b) Pierre

Dans un acte du 5 mai 1522, Pierre Fortescu était dit frère de Nicolas. Dans deux actes du 7 mai et du 26 juin 1523, exercés au bailliage de Carentan, il prenait le titre d'héritier de Nicolas, à propos d'un procès soutenu contre Richard Regnault (150).
Nicolas mourut sans enfants. Pierre étant son héritier, prit, lui et ses descendants le titre de seigneur de la Vieille-Court.
Paris et d'Aligre donnent une généalogie différente :

Tristan Tristan (151)
I
Nicolas
I I
Jacques Pierre
I I
Nicolas Nicolas



Nous n'avons pu trancher entre ces deux hypothèses, faute de documentation suffisante.

D'un mariage inconnu, Pierre Fortescu aurait eu un fils :



6) Nicolas

Ecuyer, sieur de la Vieille-Court. D'après Chamillart, il épousa demoiselle Catherine Cadot en 1563 (152). Il demeurait au Mesnil-Angot, ainsi que nous l'apprend un contrat passé à St-Lô le 15 février 1567 (153).
Le 15 août 1581, il était témoin au contrat de mariage de Jacques de Fortescu, écuyer, sieur de Langlet, et de Jeanne Clérel de Rampan.
Le 1er juillet 1593, il obtenait de François de Fortescu, du Mesnil-Angot, la remise, par suite de clameur seigneuriale, du clos des Champs, et réunissait cette pièce de terre au domaine non fieffé (150).
Il vivait encore en 1595 et mourut avant 1599. De son mariage, il eut un fils, François (suivra en 7).



7) François

Ecuyer, sieur de Morfleur en 1581, puis sieur de la Vieille-Court à la mort de son père. Reconnu noble par Roissy, "veu ses tiltres". Il épousa demoiselle Avoye Le Peinteur en 1585 (154). Dès 1593, François de Fortescu était l'époux de demoiselle Marguerite Basire, fille et seule héritière de feu noble homme Jean Basire, écuyer, sieur du Mesnil-Véneron en sa partie, de Silly (terres situées au Mesnil-Véneron et à St-Jean-de-Daye) et de Maubec (à Montmartin et à St-Michel-de-Graignes).

En effet, le 4 novembre 1593, François de Fortescu, écuyer, sieur de Morfleur et demoiselle Marguerite Basire, son épouse, vendaient à noble homme Jean d'Auxais, seigneur et patron du Mesnil-Véneron, "les fiefs, terres et sieuries de Silly et du Mesnil-Véneron, qui consistent, à scavoir ladite terre de Silly en ung plain fief de haultbert et ledit fief du Mesnil-Véneron, en un quart de fief et consistent aussy en gaiges-pleiges, courts et usages, domainnes fieffez, hommes et hommages (...), et fut ce faict moyennant le prix et somme de deux mil escus pour principal et la somme de cent escus de vin (...)". La vente fut ratifiée le 28 janvier 1594 (155).

Le mariage fut-il annulé ? Toujours est-il que dès 1605, Marguerite Basire était l'épouse de Pierre Surget :
"Mandement pour Pierre Surget, sieur de Monseaulx, monnayer en la Monnaie de St-Lô, époux de Marguerite Basire, fille Jean, sieur du Mesnil-Véneron, Maubec et Silly, laquelle Marguerite eut pour tuteur Jean d'Auxais, sieur du Mesnil-Véneron en partie, qui dilapida le bien de sa pupille et voulait la faire marier à François de Fortescu, homme de peu de moyens, au service et à la dévotion dudit tuteur" (bel exemple de clientélisme entre nobles !) (156).

De ces deux mariages, François de Fortescu eut plusieurs enfants :
- Nicolas, l'aîné (suivra en 8a).
- Michel (suivra en 8b).
- Rachel, qui épousa le 28 avril 1617, au Mesnil-Angot, Guillaume de Fortescu, écuyer, sieur de Langlet.
- Charles (suivra en 8c).
- Jacques, mort en bas-âge (157). En fait, c'est peut-être lui qui fut écuyer, sieur de la Bucaille, dont héritera Jean-Nicolas de Fortescu, écuyer, sieur de Beauregard.
- Olivier, mort en bas-âge.

François de Fortescu mourut le 16 mars 1618 au Mesnil-Angot (158).



8a) Nicolas

Ecuyer, sieur de la Vieille-Court. Mineur lors de la recherche de Roissy en 1598. Il épousa en premières noces (avant 1625), demoiselle Madeleine Le Mennicier (159), fille de Michel Le Mennicier, sieur de Martigny, lieutenant général civil et criminel du bailliage du Cotentin à St-Lô, et de demoiselle Marie Davy du Perron, tante du Cardinal Jacques Davy du Perron. Les Le Mennicier étaient anoblis de fraîche date (en mars 1579). De ce mariage sont issus :

- Michel, né vers 1624, sieur de Fortescu (suivra en 9a).
- Léonor, né vers 1625, sieur de la Chesnée (suivra en 9b).
- Jacqueline, née vers 1627, épouse de Pierre Delamaison (160), de la paroisse du Mesnil-Angot. Elle mourut de maladie et fut inhumée le 31 janvier 1703 dans la nef de l'église du Mesnil-Angot, "à la place des parens des sieurs de Fortécu, vis-à-vis l'autel de Notre-Dame, contre la muraille" (161).

Madeleine Le Mennicier fut inhumée le 17 décembre 1630 au Mesnil-Angot. Peu après, Nicolas de Fortescu eut une fille naturelle nommée Marguerite (née vers 1631), qui épousa Michel Ruault. Elle fut inhumée le 26 novembre 1670, dans le cimetière du Mesnil-Angot (161).

Nicolas épousa en secondes noces, demoiselle Anne Le Jay (162). Il en eut :
- Gabrielle, épouse de honorable homme Antoine Cauvin, sieur de la Chesnée, fils de Gilles Cauvin, sieur des Mares et de défunte demoiselle Françoise Guéroult, de la paroisse de Rampan (163). La future apportait 850 livres, dont 700 livres de dot et 150 livres de don mobil. Michel et Léonor de Fortescu, ses frères, "ont promis deux habits de nopces selon sa condition". Le contrat de mariage fut passé en présence de Jean Nicolas de Fortescu, écuyer, sieur de Beauregard, et Jean de Fortescu, écuyer, sieur de Launey.
- Tanneguy, né vers 1639, sieur du Taillis (suivra en 9c).
- Anne Marie ?, marraine en 1666 à Alleaume, de Louise de Fortescu, fille de Tanneguy.

Le 30 octobre 1605, Nicolas était témoin au mariage de Mathieu Mignot et d'Anne Bréard, célébré dans l'église du Mesnil-Angot (164). Effet de clientélisme ? Toujours est-il que les Fortescu furent souvent témoins aux cérémonies religieuses concernant les Mignot.

Le 19 janvier 1632, vente de nombreuses pièces de terre situées à Valcanville, par Jean d'Aigremont, écuyer, sieur de Valcanville et de la Ruaudière, à Nicolas Fortescu, en présence de Michel Fortescu, écuyer, sieur de Beauregard (165). Pièce assez longue, contenant la description des terres et les nombreuses clauses du contrat.

Le 22 février 1636, devant les tabellions pour le siège du Val-de-Saire, en la portion de St-Pierre-Eglise et Valcanville, Louis Durant, de Valcanville, vendit à Nicolas Fortescu, une pièce de terre située à Valcanville, pour le prix de 300 livres de principal (165).

Le rôle de la noblesse de 1640 le disait riche de 2000 livres tournois de rente (166). Dès le 29 mai 1643, Nicolas était en séparation de biens avec sa femme (sans doute à cause du mauvais état de ses affaires) (164).

Il mourut le 15 juillet 1648 au Mesnil-Angot (164). Anne Le Jay, devenue veuve, épousa Robert Le Roy, écuyer, sieur du Campgrain.
Aucun de ses fils ne releva le titre de seigneur de la Vieille-Court, qui disparut par suite de dépiècement de fief ou passa à un acquéreur inconnu.



8b) Michel

Ecuyer, sieur de Beauregard. Cité lors de la recherche de Roissy. Riche de 600 livres tournois de rente (167). D'un mariage inconnu, il laissa un fils :

*Jean-Nicolas
Ecuyer, sieur de Beauregard. Né vers 1643, il épousa demoiselle Anne alias Jeanne Myffant (168). De ce mariage sont issus :
- Pierre, baptisé le 3 mars 1669 au Mesnil-Angot. Nommé par Pierre Myffant, écuyer, sieur de la Bigne, et Barbe, son épouse.
- Marguerite, fille et seule héritière dudit Jean-Nicolas de Fortescu, épousa par contrat de mariage déposé le 7 mars 1693 (169), Jean-Alexandre de la Couldre, écuyer, fils de Thomas de la Couldre, écuyer, sieur de la Bretonnière et de demoiselle Laurence Le Conte, de la paroisse de Marchésieux.

Le 19 février 1666, Jean-Nicolas de Fortescu, héritier de feu Jacques de Fortescu, écuyer, sieur de la Bucaille (son oncle ?), vendait à Louis Thomas, écuyer, sieur de la Tournerie, demeurant à Ecoqueneauville, la moitié d'une pièce de terre en herbage, nommée la Gloriette, d'une contenance de 62 vergées, ladite terre située à Ecoqueneauville. Cette vente fut faite par le prix et somme de 2500 livres, dont Louis Thomas a payé 4OO livres en argent comptant (170).



Le 24 avril 1667, Jean-Nicolas de Fortescu, écuyer, demeurant au Mesnil-Angot et Michel de Fortescu, écuyer, sieur de Fortescu, demeurant au Dézert, constituèrent 100 livres de rente hypothèque aux Religieuses de la Congrégation Notre-Dame à Carentan (171).

Jean-Nicolas mourut sans doute en 1685.



8c) Charles

Ecuyer, sieur de Launey. Né le 9 juillet 1602 au Mesnil-Angot (172). Chamillart le confond avec François de Fortescu, écuyer, sieur de Launey (qui n'existe certainement pas). Charles épousa demoiselle Suzanne de Cyresme, fille de Pierre de Cyresme, écuyer, et de demoiselle Marie Frollet (173). Ils eurent :
- Anne, épousa vers 1660, Nicolas Potier, de la paroisse du Mesnil-Véneron (174). Elle mourut peut-être le 2 juin 1700 au Dézert.
- Suzanne, née vers 1642. Elle épousa Damien Mignot, le 13 novembre 1668 au Mesnil-Angot (175). Elle fut inhumée le 12 février 1672 dans l'église du lieu.

Les héritiers de Charles de Fortescu, Louis Mignot fils Blaisot, Damien Mignot et Gilles Vaultier, devaient 4 boisseaux d'avoine de rente foncière au prieuré de la Perrine, en 1678 (176).
- Avoye, née vers 1644. Célibataire, elle mourut de maladie et fut inhumée le 4 septembre 1704, dans la nef de l'église du Mesnil-Angot, devant l'autel de la vierge.
- Gillette, épousa Jacques Le Canu, de la paroisse de Graignes, le 23 février 1672 (177).
- Jean Ecuyer, sieur de Launey. Il épousa demoiselle Jeanne Delamare (178), fille de Jacques Delamare, écuyer, sieur de la Londe Surville. Ils ne semblent pas avoir eu d'enfants. Elle mourut le 31 janvier 1687 et fut inhumée le 1er février dans la nef de l'église, sous le clocher (177).

Jean de Fortescu eut un fils naturel nommé Jean Thomasse, avec Thomasse Le Compte. L'enfant fut baptisé le 13 mars 1689 et fut inhumé le 5 mai 1690 (177).



Le 27 avril 1667, il vendait 8 livres 6 sous 8 deniers de rente à Pierre de Méhérenc, écuyer, sieur de la Conseillère, demeurant à la Cambe (179).
Il est mentionné au Mesnil-Angot, dans une liste des nobles de l'élection de St-Lô, de la fin du XVIIe siècle (180).



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13 - Étude Généalogique : 1450-1650 : Les Seigneurs de Langlet, Au Dézert

5c) Jacques

Ecuyer, seigneur de Langlet (181). Fils cadet de Tristan Fortescu et de demoiselle Jacquemine Le Carpentier. Il épousa demoiselle Jacqueline Le Coq. Il mourut avant le 15 juin 1521. A cette date, sa veuve était tutrice de leurs enfants mineurs (182). Ils eurent deux fils :
- Richard, l'aîné (suit en 6a).
- Pierre, auteur du rameau des Langlet de St-André-de-Bohon (suivra en 6b).


6a) Richard

Ecuyer, seigneur de Langlet, dès 1521. Il épousa Martine Voydie (183). Paris cite l'acquit du mariage le 4 juin 1556 (181). De ce mariage sont issus :
- Jacques (suit en 7a).
- Jeanne, qui épousa sans doute Jean des Faveries, en 1597 (184). Le 22 décembre 1594, son frère lui reconnaissait une dot de 220 livres tournois (185). Richard Fortescu mourut avant 1594.


7a) Jacques

Ecuyer, seigneur de Langlet, demeurant au Dézert. Il rendit aveu du fief de Langlet le 5 juin 1575 (181). Il obtenait mainlevée du commissaire des francs-fiefs le 5 mai 1576 (181). Il épousa en premières noces demoiselle Jeanne Clérel de Rampan, fille de Michel Clérel, écuyer, seigneur de Rampan et de Lignerolles, et de demoiselle Louise Le Roy d'Amigny (186). Leur contrat de mariage fut reconnu le 15 août 1581, devant Planchon et La Rose, tabellions à St-Lô (186). Il en eut :

- Guillaume (suivra en 8a).

- Jeanne, qui épousa par contrat du 8 juillet 1606, Jean du Mesnil, écuyer, fils de Jacques de la paroisse du Mesnil-Angot (187).

- Anne, qui épousa Mathieu Le Conte, de la paroisse de Montmartin (en-Graignes), avocat au Grand Conseil; dont un fils nommé Michel Basile Le Conte, sieur de Maubec, qui épousa par contrat daté de 1647, demoiselle Anne de Montfiquet, fille de Gilles de Montfiquet, écuyer, seigneur de Blagny et de demoiselle Jacqueline Clérel (188). Anne de Fortescu mourut le 24 octobre 1675 au Mesnil-Véneron (189).

- Jacques, dont on ne sait rien.

- Judith, que E. Lepingard dit à tort fille de la seconde épouse de Jacques Fortescu. Elle épousa Me Philippe Renouf, sieur de la Monnoye, monnayer en la monnaie de St-Lô, licencié aux lois, avocat à St-Lô, sénéchal de l'honneur et baronnie du Hommet et châtellenie de la Rivière, fils de Me Jean Renouf, avocat au Parlement de Rouen (190). Ce Renouf était de la religion réformée. Elle épousa en secondes noces, Me Pierre Capelle, avocat à St-Lô. E. Lepingard les fait se marier en 1628, au Mesnil-Angot. Il fait encore erreur, à moins que Jacques Fortescu n'ait eu deux filles prénommées Judith. Le 8 janvier 1668 (191), Pierre Capelle vendait le petit pré de la Chaussée, d'une contenance de trois vergées, à Michel Saint, monnayer en la monnaie de St-Lô.

En secondes noces, Jacques Fortescu épousa en 1604, demoiselle Madeleine de Cabazac (192), veuve de Charles de Montfiquet, écuyer, de la paroisse de Montmartin-en-Graignes. Ils eurent :
- Françoise, épouse en 1630, au Mesnil-Angot, de Gilles Basire (193).



8a) Guillaume

Ecuyer, seigneur de Langlet, demeurant au Dézert. Unique héritier de son père. Il épousa en premières noces, demoiselle Rachel de Fortescu, fille de François de Fortescu, du rameau des seigneurs de la Vieille Court (194). Ils laissèrent :
- Jacques (suivra en 9a).
- François, né en 1626 au Mesnil-Angot.

Guillaume de Fortescu épousa en secondes noces, demoiselle Claude Le Mouton (195); dont il eut :
- Marc-Antoine (suivra en 9b).
- Pierre.

Guillaume de Fortescu mourut le 14 janvier 1639, au Mesnil-Angot (196).



9a) Jacques

Ecuyer, sieur de Langlet. Né en 1619, au Mesnil-Angot. Le 22 décembre 1640, il échangea le fief de Langlet avec Hervé Le Roy, écuyer, seigneur de Daye, contre des terres en roture situées à St-Pierre-d'Arthenay. Ce dernier lui constitua 700 livres de rente hypothèque en huit parties (197), Jacques se prétendant lésé par cet échange. Il quitta peu après le Dézert, pour le Plessis-Grimoult (dans le Calvados), où Chamillart le trouva noble en 1666. Il mourut avant 1675. Ses frères eurent leurs parts des 700 livres de rente. D'un mariage inconnu, il laissa sans doute un fils :
* Charles
Ecuyer, sieur de Fortescu. Il demeurait à Danvou (Calvados). Le 23 février 1674, il vendait à Jean Esse, bourgeois de St-Lô, une des huit rentes cédées à son père par le seigneur de Daye, comme prix du fief de Langlet (198). E. Lepingard le confond avec Charles de Fortescu, fils Michel, de la paroisse du Dézert, qui devint curieusement seigneur de Langlet.



9b) Marc-Antoine

Né vers 1634; Egalement expatrié, il demeurait à Mestry (Calvados), où Chamillart le trouva noble en 1666. Il épousa demoiselle Suzanne Le Pégot, alias Le Bigot, en 1664. Le 28 octobre 1661, il recevait de noble dame Françoise de Palme, veuve de Hervé Le Roy, seigneur de Daye et de Langlet, l'amortissement d'une rente hypothécaire de 60 livres, que lui avait transportée Jacques de Fortescu, par contrat du 7 septembre 1656 (198). Le 29 janvier 1675, il poursuivait devant le bailliage de Carentan, demoiselle Marie Bourdon, veuve d'Antoine de Montfiquet, son débiteur (199). Les descendants de Marc-Antoine de Fortescu résidèrent à Mestry, puisqu'ils sont encore mentionnés au début du XIXe siècle : ainsi, noble demoiselle Françoise Jehanne de Fortescu épousait Michel Arnould de Braque, dont une alliance Braque/Cussy à Mestry (200).




6b) Pierre

Ecuyer, sieur de Langlet. Fils cadet de Jacques Fortescu, écuyer, sieur de Langlet et de demoiselle Jacqueline Le Coq. Il demeurait à St-André-de-Bohon. Il épousa Jacqueline Vaultier (201). Leur alliance est mentionnée dans un contrat du 9 septembre 1577 (201). Il fut témoin dans un acte de reconnaissance du contrat de mariage de Jehan Charles et Guillemine de la Rue, de la paroisse du Dézert (202). Il eut un fils :
- Pierre (suivra en 7b).

Les deux fils de Jacques Fortescu, écuyer, sieur de Langlet, et leurs descendants respectifs, portèrent concuremment le titre de seigneur de Langlet. Peut-être y eut-il partage du fief à la mort de Jacques. En tout état de cause, Pierre et ses descendants habitèrent à St-André-de-Bohon, alors que la terre et seigneurie de Langlet était située dans la paroisse du Dézert. Il n'y a pas trace de procès entre les deux branches.

 


7b) Pierre

Ecuyer, sieur de Langlet. Maintenu noble par Roissy en 1598, pour avoir justifié avec son cousin germain Jacques (203). Il épousa Anne Henry, par contrat de mariage du 11 août 1593 (201). D'après E. Lepingard, il aurait épousé une demoiselle Lenfant (204). Le journal du domaine de Carentan mentionne en 1705, "les hoirs Pierre Fortescu-Lenfant, écuier; à présent le sieur de Grainville" (205). De son mariage avec Anne Henry, sont nés plusieurs enfants :
- Antoine, l'aîné (suivra en 8b).
- Jean, mort jeune.
- Jacques (suivra en 8c).
- Françoise, baptisée le 31 mars 1602 à St-André-de-Bohon (206).

Pierre Fortescu mourut le 21 mars 1615 à St-André-de-Bohon.

 


8b) Antoine

Ecuyer, sieur de Langlet. Il épousa demoiselle Françoise Le Jollis, dont il eut quatre filles :
- Jeanne, peut-être la fille aînée, marraine le 6 janvier 1634 à St-André-de-Bohon. Elle épousa Pierre Allez (alias Allais), sieur de Bellemare, dont elle était veuve en 1685. Elle tenait des terres de la fiefferme de Bohon (207).
- Marie, baptisée le 30 mars 1622, à St-André-de-Bohon (208).
- Françoise, "fille et héritière en sa partie dudit Antoine". Elle épousa en 1651 (209), François Mahieu, écuyer, sieur de Maretot, avocat à Carentan, né vers 1626 et demeurant à St-Georges-de-Bohon (210). En 1679, elle était civilement séparée de biens avec son mari. Le 5 octobre 1679, elle vendait à Henry de Bray, écuyer, sieur de Hautquesney, des terres situées à St-Georges et à St-André-de-Bohon (211).
- Madeleine, baptisée le 3O novembre 1630, à St-André-de-Bohon (208).

Le 27 avril 1615, Antoine de Fortescu était nommé tuteur de ses frères et soeurs (212). Par une sentence du 17 janvier 1623, le bailliage de Carentan jugea à l'encontre de Pierre de Bray, écuyer, et du curé de St-André-de-Bohon, qu'Antoine de Fortescu et sa femme, comme étant les plus âgés, "jouiraient des honneurs" dans l'église (213). Le 17 juillet 1623, Antoine devait dix boisseaux de pommes ou 7 livres 10 sols de dîme à son curé (214).

En 1626 et en 1643, il participa comme chevalier à la chevauchée du "Mennelu", à cause de la minorité de son neveu.
A l'origine, le "Mennelu" était le nom du cens dû au seigneur. Cette chevauchée consistait en une tournée d'inspection en vue de constater et de réprimer les usurpations commises sur les chemins publics. Elle était invariablement fixée au 2e et 3e jour d'août de chaque année, et suivait toujours le même itinéraire.


Cette pratique locale de droit féodal avait pour but de recueillir les rentes censives. La perception du "Mennelu" se faisait dans une chevauchée composée du seigneur et de chevaliers, aînés de certaines vavassories. Les officiers de justice seigneuriale y prenaient part (216).
Antoine de Fortescu prit part à cette chevauchée une 3e fois en 1673 et 1674, comme procureur et représentant de Monseigneur le comte de Croisy (un d'Harcourt) (217).

Par contrat passé sous seing privé le 10 octobre 1627 (218), Pierre Richier, fils Jean, de St-André-de-Bohon, lui vendait une terre située "au port de Bouhon", pour la somme de 15 livres tournois de principal. Par un autre contrat passé sous seing privé le 21 octobre 1627 (218), Guillaume Jean, de St-André-de-Bohon, lui vendait une terre située également "au port de Bouhon", pour la somme de 10 livres tournois de principal.

Le 4 septembre 1640, il était présent dans un acte d'arpentement et d'estimation des marais de Bouhon (219).
Le 2 août 1646, Antoine de Fortescu et Pierre de Bray, écuyer, sieur de Hautquesney, furent condamnés chacun à dix sols d'amende, faute d'avoir réparé un chemin bordant leurs terres, à St-André-de-Bohon (220).
Il mourut avant 1680. Avec lui s'éteignit son titre sieurial.

Il n'était mentionné ni dans le rôle de la noblesse du Cotentin en 1640, ni dans Chamillart, en 1666. On peut l' attribuer au fait qu'il était fermier au greffe de Carentan, lors de la recherche de d'Aligre. Cette dérogeance et l'insuffisance de preuves de noblesse, sont sans doute à l'origine de l'extinction de cette branche des sieurs de Langlet.

 


8c) Jacques

Ecuyer, sieur de la Prairie. Il épousa en premières noces demoiselle Geneviève Muldrac, soeur de Robert Muldrac, écuyer, sieur de Haultmesnil, demeurant à Carentan, et de Françoise Muldrac, dont la fille, Marie Blondel, épousa Me Michel Osber (221). Il en eut :
- Robert, l'aîné (suivra en 9c).
- Pierre, auteur de la branche des bourgeois de Carentan (suivra en 9d).

De son second mariage avec demoiselle Madeleine Le Jollis, Jacques de Fortescu eut un fils :
- Antoine (suivra en 9e).

 


9c) Robert

Ecuyer, sieur de la Prairie. Il épousa le 25 mai 1660, demoiselle Françoise Boissel, fille de Me François Boissel, avocat à Carentan ? (222). Elle était veuve de Me Gervais Langeard, sieur du Roncerey, qu'elle avait épousé par contrat de mariage passé devant les tabellions de Carentan, le 23 septembre 1654. Robert de Fortescu et Françoise Boissel eurent une fille :
- Marie, qui épousa Jean Martine (?) (223).

Le 7 juin 1660, Robert et son frère Pierre vendaient 100 sols tournois de rente hypothèque au bénéfice de la confrérie du St-Rosaire de Carentan (224).
Le 22 juin 1665, il vendait "afin d'héritage" à Me Jean Boissel, sieur de la Guerrie, conseiller assesseur et commissaire examinateur au bailliage de Carentan, diverses rentes :
- 75 livres de rente "en une partie de qualité foncière" , qu'il avait droit de prendre sur les héritiers de feu Me Jean Rouxelin, à cause d'une fieffe d'héritages (Tabellionage de St-Côme-du-Mont : 12 mai 1656).
- 9 livres de rente "en une partie de pareille nature", à prendre sur Nicolas Sevestre, de la paroisse de St-Côme-du-Mont, à cause d'une fieffe d'héritages (Tabellionage de St-Côme-du-Mont : 4 mai 1658).
Le contrat fut fait par le prix et somme de 1680 livres de principal (225).


Le 13 novembre 1665, Nicolas Le Rosty et Louise Michel, sa femme, reconnurent avoir reçu de Me Jean Boissel, sieur de la Guerrie, conseiller assesseur et commissaire examinateur au bailliage de Carentan, pour l'acquit et décharge de Me Robert de Fortescu, la somme de 175 livres, qui était demeurée aux mains de feu Jacques de Fortescu, écuyer, sieur de la Prairie, son père, par contrat de rente fait audit Jacques, le 5 juillet 1628 (226).

Le 15 décembre 1665 (226), François Antoine Boissel, sieur de Monthotot, bourgeois de Carentan, fils de Me François Boissel, avocat, quitta "afin d'héritage" à Robert de Fortescu (227), sieur de la Prairie, diverses rentes, pour un total de 43 livres 8 sous 6 deniers :
- 21 livres 8 sous 6 deniers de rente hypothèque, à prendre sur Me Etienne Servelle, huissier.
- 4 livres d'autre rente à prendre sur ledit Servelle.
- 16 livres de rente en deux parties, à prendre sur les héritiers de Georges Le Paisant, de la paroisse de Sainteny.
- 40 sous de rente à prendre sur ledit Le Paisant.

Robert de Fortescu mourut le 14 décembre 1684 à St-André (228).
Le 5 mai 1687, sa veuve passait un contrat d'amortissement de 17 livres de rente, avec Me Jérôme Yver, sieur de la Croix, devant les notaires de Carentan (229) :

"Je soubz sygné oumarqué fransoysse boysel veuve de Rober de Fortécu, confaisse avoir reseu de maistre Jérôme Yver sieur de la Crouest, la somme de trois centz livres tant en argen quen marchandisse don je luy en promest tenir conte sur le ramortissement quil me preten faire dune partie de ma rente dotal ala decharge de maistre hervé boysel, sieur de Verben faict ce quatre jesme jour doctobre mil six centz quatre vingt six sant que le présent me puise prejuditier a lannée courante et autre demande aquoy je me réserve,

francoise boyssel".




9e) Antoine

Sieur de la Rosière, bourgeois de Carentan. Il épousa honnête fille Claude Jouenne, fille aînée de feu Me Jean Jouenne et de honnête femme Jeanne Le Prévost, bourgeois de Carentan. Le contrat de mariage fut passé le 20 janvier 1665 (230). La future apportait 30 livres de rente raquitable au denier du roi, un don mobil de 200 livres, et des habits :

Un drap de parement, une toilette, quatre habits, un lit garni avec le ciel et rideaux de serge, un coffre de bois chêne, douze draps de lit, dix-huit chemises, trois douzaines de serviettes, deux doubliers avec le linge et hardes à l'usage de ladite fille, six plats, six assiettes, un pot, une chopine, une salière, le tout d'étain, une bague d'or. Les meubles ont été estimés entre les parties, à la somme de 300 livres.

Robert de Fortescu donna à son frère 30 livres de rente hypothèque à prendre sur feu demoiselle Geneviève Muldrac, sa mère.
Jeanne Le Prévost, "pour la bonne amitié" qu'elle porte à sa fille, a promis de les nourrir du jour de leur mariage, jusqu'à la "foire de Guibré" de l'année prochaine (1666).

Le 5 octobre 1677, Claude Jouenne, femme civilement séparée de biens avec Me Antoine de Fortescu, louait "à pure et irrévocable fieffe" , à Me Christophe Bucaille, avocat, bourgeois de Carentan, une maison "scise en bourgeoisie dans l'enclos de la ville de (Carentan) proche la porte de Hollegatte, qui se consiste en une salle, boutique, celier, chambre, gallerie et les greniers dessus estant, couvert d'ardoise" (231).

Le 17 juin 1686 (232), Antoine de Fortescu faisait remise de cette maison à ses enfants mineurs.




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14 - Étude Généalogique : 1650-1780 : Les Bourgeois de Carentan

9d) Pierre
Etamier (chaudronnier), bourgeois de Carentan. Frère de
Robert de Fortescu, sieur de la Prairie. Pierre épousa honnête fille Anne Jullien, fille Pierre, bourgeois de Carentan. De ce mariage sont issus plusieurs enfants :
-
Marie, née à Carentan le 2 février 1661 (233).
-
Denis, le fils aîné (suivra en 10d).
-
Claude Françoise, mineure en 1688. Elle épousa devant les notaires de St-Clair, Pierre Saint, sieur de St-Pierre, bourgeois de St-Lô, de la religion réformée (234). En 1730, son fils, Jean Saint, était absent : "(...) qui est sorty du royaume depuis plusieurs annez pour religion" (235).
-
Jean-Antoine, mineur en 1688 (suivra en 10e).
-
Richard, mineur en 1688 (suivra en 10f).

Le 7 juin 1660,
Pierre de Fortescu et son frère Robert, vendaient 100 sols tournois de rente hypothèque au bénéfice de la confrérie du St-Rosaire de Carentan (236).

Le 24 juin 1686 à Carentan, il cède à Me Denis de Fortescu, son fils et à Jean-Antoine, Richard et Claude Françoise de Fortescu, mineurs, ses autres enfants, un droit d'usufruit sur :
- 20 livres de rente hypothèque à prendre sur les héritiers de Me François Poysson, prêtre, curé de St-Georges-de-Bohon.
- 6 livres 13 sols 4 deniers de rente hypothèque à prendre sur Jean-François de Bray, écuyer, sieur de Hautquesney, héritier de feu Henry de Bray, son père, de la paroisse de St-André-de-Bohon.
- 40 sols de rente foncière et une poule sur les héritiers de Me Claude Bouthereul (237).

Pierre de Fortescu mourut avant le mois d'octobre 1688.





10d)
Denis
Artisan étamier, huissier en l'élection de Carentan, bourgeois de Carentan. E. de Pontaumont le dit sieur de la Marcanderie (238). Fils aîné de
Pierre de Fortescu. Il renonça à la succession de son père. En 1688, il était tuteur de ses frères et soeurs mineurs. Il épousa Marie Rondel, de la paroisse de Catz, par contrat de mariage passé sous seing privé le 7 septembre 1690, reconnu devant les tabellions de Baupte, le 10 novembre 1695 (239). De ce mariage sont issus :
-
Charles, né le 18 juin 1691 à Carentan (240). Nommé par noble dame Charlotte Scarron, veuve du feu seigneur Léonor Agnès de Préfontaine, conseiller du roi en tous ses conseils et président en chef du conseil souverain d'Artois, assistée par messire Claude Andrey, chevalier, seigneur et patron de Neuville et de Baudienville, lieutenant du roi au gouvernement des ville et château de Carentan.
-
Marie Agnès, fille aînée de Denis, née le 7 novembre 1692 à Carentan (238).
-
Gabrielle
Elle épousa en premières noces, Me Henri Jehenne dit Condey (241), perruquier et bourgeois de Carentan. Leur contrat de mariage date du 5 septembre 1730 (242). La future apportait une dot estimée à 400 livres, dont 180 livres en argent, plus des immeubles estimés à 20 livres. Henri Jehenne mourut en 1731, et l'inventaire de ses biens fut fait le 31 décembre 1731 (243). Jean Paris, perruquier, bourgeois de Carentan, fut désigné tuteur de ses enfants mineurs.
Gabrielle de Fortescu épousa en secondes noces, Jean Hallot, par contrat de mariage passé sous seing privé le 15 novembre 1735. Ledit Jean Hallot mourut en 1769 : "(...) qu'on a trouvé noyé le jour d'hier en la paroisse de Méautis (...). Il résidait à Carentan, dans une maison rL'inventaire de ses biens et de ses papiers fut fait le 2 mai 1769 (244). Parmi ses nombreux papiers, figuraient d'anciens titres de propriété de fonds à Méautis, provenant de la "ligne" des Fortescu, ainsi que des lettres d'Anne Françoise de Fortescu, épouse de Thomas Thibault, et soeur de Gabrielle.

Le 28 juin 1741, Jean Hallot déposait un acte passé sous seing privé le 21 août 1730. Cet acte concernait une vente faite à Me Richard Le Petit, sieur du Motel, avocat à Carentan, d'une partie de dix livres de rente foncière, à prendre sur Etienne Renouf et sa femme, petite-fille et héritière de Michel Rondel :

"ie soussignée gabrielle de fortescu reconnois a voir vandu un partye de dix livres de rente dotalle et fontiere a cause de deffunte marie rondelle mamere sure etienne renouf ayant epouzé la petite fille et heritiere de michel rondel suivant le contrat de mariage de la ditte mamere avec denis de Fortecu mon pere du cet de septembre 1690 reconnu devant les tabellions de baute le 10 9bre 1695 a richard Lepetit sieur du motel avocat a Carenten par le priy de cent cinquante livre quil ma presentement peay ces dont contente et pourra cefaire payer des quatre arrerages et le prorata derniers et cheus au moyen de pareille somme alaquelle les dicts arrerages et prorata scont trouves monter quille maaussy presentement payes et pour se faire payer de la ditte rente ie luye ay mis le dit conteract de mariage aux mains pare ceque ilmen aidra toutes fois que iany besoin et promest passer le present devant notaire toutes fois et quantes et a ledit sieur du motel ay pte le present parceque ie moblige luy faire valloir vers et contre tous a Carenten ce vingt et un aoust milsept cents trente gabrielle de fortecu" (245).

- Anne Françoise. Elle épousa Thomas Thibault. Le 16 novembre 1767, elle vendait une ferme, des héritages et des rentes situés à Méautis, ainsi qu'une rente à Catz, à Jean Le Conte, boulanger de Méautis (246). Anne Françoise de Fortescu n'habitait pas la région. En 1767, elle demeurait à Rouen, rue et paroisse de St-Lô (246).

Le 6 décembre 1685, Denis de Fortescu était témoin dans l'acte d'abjuration d'hérésie de Marie du Puis, veuve de Gédéon Couillard, écuyer, sieur de Chaumont (Registres paroissiaux de Carentan-année 1685) (247).

Le 30 août 1688, à Carentan, il vendit 40 sols et une poule de rente foncière à Me Antoine Bouthereul, sieur de Grandpré, demeurant à St-Lô (248).

Le 23 septembre de la même année, Denis de Fortescu passait un contrat d'amortissement de 20 livres de rente hypothèque, redevable au denier 14, au bénéfice de discrète personne Me Richard Martine, prêtre, curé de St-Georges-de-Bohon (248).

Le 9 mai 1722, il bailla à Me Gilles Caillemer, de Méautis, une maison à usage de salle, chambre, cellier, grange et étable avec les greniers de dessus, située à Méautis (249).

Le 25 octobre 1725, eut lieu l'inventaire des lettres et papiers dudit Denis de Fortescu et de son frère Richard (250).

 



10e) Jean-Antoine

Sieur de Villiers, archer en la Maréchaussée. Il semble qu'il n'ait résidé que périodiquement à Carentan. En 1700, il était absent de la région (251).

Le 18 mars 1732, il vendait afin d'héritages, à Alexandre de Gourfaleur, écuyer, seigneur de St-Sauveur-de-Bonfossé et du Mesnil en Bouhon, une partie de 12 livres 10 sols de rente foncière à prendre sur les héritiers de Bon Antoine Le Conte, de la paroisse de Catz, rente à présent payée par Me Jean Marc Eude, qui a épousé la veuve dudit Le Conte. Cette rente a été vendue pour le prix de 250 livres de principal (252).

 



10f) Richard

Le seul qui signe d'une croix. Il épousa Hélène Guillebert, le 30 juin 1711, par contrat de mariage sous seing privé.

Le 26 janvier 1700, il passait un contrat d'extinction de rente (en compagnie de son frère Denis), avec Jean-François de Bray, écuyer, sieur de Hautquesney, de la paroisse de St-André-de-Bohon. Ledit de Bray paya une partie de 6 livres 13 sols 4 deniers de rente hypothèque pour le prix de 93 livres 6 sols 8 deniers de principal (payé 2/3 à Denis et 1/3 à Richard) (251).



Au XVIIIe siècle existait un autre Fortescu (non rattaché), roturier à Carentan : Bernardin Fortécu, huissier audiencier au bailliage de Carentan, mourut le 6 novembre 1784 chez Jacques Lefevre, marchand demeurant rue du Château à Carentan. Le même jour, on apposait les scellés sur ses effets (253).

L'année suivante, Jeanne Françoise de Fortescu, veuve de Pierre Lemonnier, de la paroisse de Montmartin-en-Graignes, tante et héritière dudit Bernardin, vendait l'office d'huissier audiencier.

Cet office avait été cédé à Bernardin Fortécu par Louis Alexandre Bazile Le Terrier. Il lui fut accordé par lettres de provision datées du 16 octobre 1782. Jeanne Françoise de Fortescu le vendit à Pierre Paris, sergent royal, demeurant à Carentan (254).




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15 - Descendants du dernier Sieur de la Vieille-Court : Les derniers sieurs de Langlet

La seigneurie de Langlet passa très curieusement dans les mains des héritiers du dernier sieur de la Vieille-Court.

O'Gilvy a fourni, après sa visite au Dézert en août 1866, une généalogie des Fortescu-Langlet, d'après les registres paroissiaux (255).

Michel
(sr de Fortescu)
________I_________
Charles François
(sr de Langlet) (sr de Langlet)
I _____I________________
Charlotte François Joseph-Antoine Paul


Cette généalogie succinte est faite d'erreurs et de confusions. Le reste de la filiation est encore plus "délirant" !

 

9a) Michel

Ecuyer, sieur du lieu (de Fortescu ?) (256). Né vers 1624, fils aîné de Nicolas de Fortescu et de demoiselle Madeleine Le Mennicier. Il épousa en 1653 (257), demoiselle Jacqueline Le Guelinel (258), fille de Charles Le Guelinel, de la paroisse du Dézert (259). Née vers 1632, elle mourut de maladie et fut inhumée dans le choeur de l'église du Mesnil-Angot, le 17 janvier 1677. De ce mariage sont issus plusieurs enfants :
- Charles, l'aîné (suivra en 10a).
- Marie, marraine en 1672.
- Jeanne, née vers 1668. Elle épousa le 26 août 1698 au Mesnil-Véneron, Jean Durant, sieur des Jardins, de la paroisse de Cartigny (260). Leur fils, Me Jean Durant, sieur des Jardins, épousa demoiselle Marie Jeanne Duval, fille de Claude Duval, sieur de la Pallière (261).
- Catherine Elizabeth, née le 14 octobre 1670 au Mesnil-Angot, baptisée le 20. Nommée par Barbe de Fortescu et André Le Peinteur, écuyer, sieur de Boislouée.
- Jeanne, née vers 1674-1675. Inhumée dans l'église du Mesnil-Angot, le 14 avril 1680.
- Hervé

Ecuyer, demeurant à St-Pierre-d'Arthenay. Né vers 1663. Il épousa demoiselle Marie Briard, de la paroisse du Mesnil-Opac. Née vers 1673, elle fut inhumée le 4 novembre 1751, dans l'église du Hommet-d'Arthenay. Elle eut une fille naturelle avec Jacques Le Mennicier, nommée Marguerite Le Dézert, qui épousa Jean Legrand (262), de la paroisse de St-Pierre-d'Arthenay. Ils eurent au moins trois enfants, nés à St-Pierre (263) :

Renée Catherine, baptisée le 15 janvier 1705. Nommée par René Toustain,curé du Mesnil-Opac et demoiselle Catherine Le Cardronnel, femme de Etienne Henry, sieur de la Besnardière. Elle mourut célibataire le 22 mars 1761, et fut inhumée le 23 dans la nef de l'église du Hommet-d'Arthenay.

Me Gilles Alexandre, baptisé le 3 mars 1707. Nommé par Me Gilles Cauvin, de la paroisse de Rampan et demoiselle Marie Léonard. Ecuyer sans titre, il mourut jeune célibataire et fut inhumé le 29 mai 1729, dans l'église de St-Pierre-d'Arthenay.

Charlotte Françoise, baptisée le 29 décembre 1708. Nommée par Me François de Gourné, lieutenant général au bailliage de St-Lô, et noble dame Charlotte de Lauberie, son épouse. Charlotte Françoise de Fortescu épousa le 26 octobre 1732 (264), Philippe Mignot, fils de feu Hervé Mignot, de la paroisse du Mesnil-Angot. Elle mourut sans doute en 1763 (265).

En 1678, Michel de Fortescu et la veuve Le Tuilier, devaient au Prieuré de la Perrine, 4 boisseaux de froment, 2 pains, 2 poules et 30 oeufs, payables à la St-Michel (rentes foncières au Dézert) (266).

Il fut inhumé le 23 mai 1688, à l'âge de 65 ans environ (264), au bas du choeur, du côté de l'épître : "du Dézert, d'où il a été apporté ici suivant qu'il l'a désiré et que c'est le lieu de sépulture de ses majeurs".

 


10a) Charles

Ecuyer, sieur de Langlet, dès 1689 (267), demeurant au Dézert. Il épousa demoiselle Marie Catherine Léonard (268), inhumée le 13 août 1728, dans la nef de l'église du Mesnil-Angot. Ils eurent plusieurs enfants, tous nés au Dézert (269) :
- François Hervé Alexandre, baptisé sous condition en mai 1698. Nommé par Hervé de Baudre, écuyer, sieur de la Patrie, et Marie Françoise de la Cervelle, de la paroisse du Dézert.
- Marie Madeleine, née le 29 mars 1700, baptisée le 3 avril. Nommée par Marie Madeleine d'Auxais et Jean Philippe d'Auxais, écuyer, seigneur et patron du Mesnil-Véneron. Elle mourut le 4 juillet 1700, et fut inhumée le 5 dans la nef de l'église du Dézert.

- Marie Anne Charlotte, née le 22 septembre 1701, baptisée le 25. Nommée par Marie Anne Le Roy et Me André de Fortescu, écuyer, prêtre. Elle épousa en premières noces, Charles Martin Louis du Mesnil, écuyer, fils de feu Louis du Mesnil, écuyer, sieur de St-André et de Marie Le Roy, de la paroisse du Mesnil-Angot (270). Il fut inhumé le 28 octobre 1734, dans l'église du Mesnil-Angot, "à leur banc" (271). Elle convola le 22 novembre 1735 (271), avec Me Adrien Le Guelinel, sieur des Fontaines, fils de feu Nicolas Jean Chrisostome Le Guelinel et de Catherine Lohier, de la paroisse du Mesnil-Angot. Adrien Le Guelinel fut baptisé le 4 janvier 1710. Il était veuf en premières noces d'Avoye Thérèse Lécuyer, inhumée à l'âge de 21 ans, le 18 février 1732 (271), des suites d'un accouchement. Sa seconde épouse, Marie Marthe Pismond, fut inhumée à l'âge de 25 ans, le 5 août 1733 (271), également des suites d'un accouchement. Leur mariage fut réhabilité le 4 mai 1749 (272) : ils étaient parents au 4e degré de consanguinité :

* (témoins) : Hervé François Alexandre de Fortescu, frère de l'épouse, prétendait qu'il n'était "pas au courant de la parenté".
* Jean Lescallier, 60 ans, oncle d'Adrien Le Guelinel.
* Michel Maheux, 52 ans, journalier, demeurant à Graignes.
* Michel Gillette, 39 ans, journalier, demeurant à Graignes.



Gilles Le Guelinel
____________I_____________
Nicolas Charles
I I
Louis Jacqueline
I I
Nicolas Jean Chrisostome Charles de Fortescu
I I
Adrien Marie Anne Charlotte



Marie Anne Charlotte de Fortescu fut inhumée le 21 janvier 1768, dans la nef de l'église du Mesnil-Angot.

- Hervé François Alexandre, baptisé le 2 mars 1704 au Dézert (273) (suivra en 11a).

Le 4 mars 1686, Charles et Hervé de Fortescu, écuyers, frères, fils Michel, de la paroisse du Dézert, vendirent afin d'héritages à Charles Longuet, de la paroisse de Graignes, deux pièces de terre situées à Graignes, dont l'une est nommée le Clos Cardot (274).

Le 27 mai 1687, ils vendirent des héritages à Me Louis Tostain, bourgeois de Carentan, pour le prix de 150 livres (275). Dans cet acte est fait mention de contrats du 9 mars 1669, passé à Carentan devant Le Lorier, et du 20 juillet 1671, passé à Moon-en-Bessin devant Gilles Tostain.
Le 22 février 1692, ils vendaient afin d'héritages à Jacques Simon, de la paroisse du Dézert, des terres situées au Mesnil-Angot, pour le prix de 300 livres (276).
Ils étaient mentionnés dans une liste des nobles de l'élection de St-Lô, datée de la fin du XVIIe siècle (277).
Charles de Fortescu mourut de maladie et fut inhumé le 3 février 1705 dans la nef de l'église du Mesnil-Angot, contre le choeur, devant l'autel Notre-Dame (278).



11a) Hervé François Alexandre

Désigné sous le prénom unique de François. Il est dit écuyer, sieur de Langlet, dès 1729. Il épousa vers 1736, demoiselle Marie Madeleine Françoise Lempérière, fille de Pierre François Lempérière, écuyer, sieur de Mézières, et de noble dame Marie Madeleine Gautier, de la paroisse de St-Martin-de-Varreville. Ils eurent de nombreux enfants, tous nés au Dézert (279) :

- Marie Madeleine Françoise, née le 2 décembre 1736, baptisée le 4. Nommée par Dorothée Lempérière et François de Fortescu, écuyer, sieur de Morfleur. Elle épousa Jacques Michel du Mesnil, écuyer, sieur de St-André, né vers 1709, fils de Louis du Mesnil, écuyer, sieur de St-André, de la paroisse du Mesnil-Angot. Il serait mort sur l'échafaud, à la Révolution ! (280). En réalité, il mourut le 8 avril 1786 au Mesnil-Angot, et fut inhumé le 9 dans le cimetière. Marie Madeleine Françoise décéda le 5 avril 1794, au Mesnil-Angot (281).
- Jean François, né le 15 mars 1741, baptisé le 16. Nommé par Jean François de Fortescu, écuyer, sieur de Morfleur, et Marie Jeanne de Chédeville, sa mère (suivra en 12a).
- Madeleine Françoise, née le 5 juillet 1743, baptisée le 6. Nommée par Avoye de la Gonnivière et Me Romphaire Dufour, son époux.
- Charles François, né le 31 octobre 1745 (282), baptisé le 2 novembre. Nommé par Me François Dufour, curé du Dézert, et Marie Defortescu, fille dudit Hervé François Alexandre. Charles François de Fortescu mourut le 28 février 1749 et fut inhumé le 1er mars.
- Adrien, né le 21 novembre 1747, baptisé le 22. Nommé par Me Adrien Le Guelinel, sieur des Fontaines, et Catherine de Fortescu. Il mourut le 13 décembre 1748, et fut inhumé le 14 dans l'église du Dézert.
- Paulin, alias Paul. Né le 22 juin 1749 (282), baptisé le 23. Nommé par messire Jacques Michel du Mesnil, écuyer, sieur de St-André, et Madame Marie de Fresne, son épouse (suivra en 12b).
- Joseph Antoine, né et baptisé le 7 septembre 1751. Nommé par Me Joseph Antoine Germain, laboureur, et Bonaventure Aimée Bonne Lécuyer, son épouse (suivra en 12c).
- Catherine Françoise. Le 21 février 1775, au Mesnil-Angot, elle épousa Me Michel Couesnon, dit la Perelle, laboureur de la paroisse d'Hébécrevon, fils de feu Michel Couesnon et de Catherine Thérèse Gardin.
- Anne Marie Françoise, née et baptisée le 25 septembre 1755. Nommée par François Le Guelinel, laboureur, demeurant au Mesnil-Angot, et Marie Le Guelinel, sa soeur. Anne Marie Françoise de Fortescu mourut le 5 avril 1757 et fut inhumée le 6 dans l'église du Dézert.
- Thérèse Catherine Françoise, née et baptisée le 10 janvier 1757. Nommée par François de Fortescu et Marie Françoise de Fortescu, enfants dudit Hervé François Alexandre. Thérèse Catherine Françoise de Fortescu mourut le 10 mai 1757, et fut inhumée le 11 dans l'église du Dézert.
- Françoise. Elle eut une fille naturelle, née et baptisée le 16 février 1772 au Mesnil-Angot. L'enfant fut nommée Marie Jeanne Françoise par Anne Drieu, de St-Lô, et Jean Bazire, dit la Barre, de Graignes. Françoise de Fortescu épousa Michel Voydie, fils de Julien Voydie et de Geneviève Legrand, de la paroisse de Graignes. L'acte de mariage fut passé le 20 juin 1775, au Dézert.


En 1740, Hervé François Alexandre de Fortescu vendait (au droit de sa femme), à Gilles de Lempérière, écuyer, sieur des Vallées, des héritages situés à St-Martin-de-Varreville, pour une somme de 3000 livres (283).
En 1751, il est mentionné comme exempt de taille, dans la paroisse du Dézert (284).

Le 21 novembre 1762, il donnait procuration à sa femme (285) :
"moy soussigné françois hervé Alexandre de Fortécu, ecuier, sieur de Langlet, demeurant en ma terre du désert election de St Lô donne par la presente a noble demoiselle marie magdelainne françoise de Lamprière ma famme pouvoir absolu se serer des héritiers ou de renoncer à la succession de feu M[onsieu]r labbé gaultier et donnant aussy pouvoir à la ditte demoiselle Lamprière d'agire a cette egard telle quelle avisera bien trouvant et ayant par agréable et bon tout ce qui sera fait et geré et negotié par laditte demoiselle Lamprière ma famme promettant et mobligent detout ratifier si besoin est fait a Coutances ce premier décembre mil sept cents soixante deux
françois de fortescu" (286).

Hervé François Alexandre de Fortescu mourut le 16 mai 1770 :
Inhumation le 17 mai 1770, au Mesnil-Angot, dans la nef de l'église devant l'autel de la Vierge : "le corps d'honorable homme messire François de Fortécu, écuyer, sieur de Langlet, décédé d'hier, âgé de viron 72 ans, en son vivant, demeurant en sa terre de Langlet, située paroisse du Dézert".

On notera un René de Fortécu, du Dézert, émigré en 1792, dont les biens consistaient en des terres affermées 60 livres (287). C'est la seule mention que nous ayons de ce personnage bien hypothétique.




12 a) Jean François *

Ecuyer, sieur de Langlet. Il épousa Anne Voydie (288), fille de Julien Voydie et de Geneviève Legrand, de la paroisse de Graignes. Elle épousa en secondes noces Antoine Le Clerc, fils de Jean Le Clerc et de feue Catherine Guillemette, de la paroisse du Dézert (acte du 27 novembre 1787, registres paroissiaux du Dézert). Jean François de Fortescu et Anne Voydie eurent plusieurs enfants :
- Jean François, né vers 1774, il mourut le 14 avril 1785 au Dézert (289).
- Michel Alexandre, baptisé le 20 septembre 1775 au Dézert.
- Hervé François Alexandre (suivra en 13a).
- Marie, née vers le mois d'août 1779, elle mourut le 26 février 1787 et fut inhumée le 27 au Dézert.
- Françoise, née le 24 octobre 1781 au Dézert. Elle épousa Jean Baptiste Canville, de Carentan, le 1 août 1809, au Dézert.

Jean François de Fortescu mourut le 27 mars 1782, au Dézert. Inhumé le 28 : "le corps de Messire Jean François de Fortécu, écuyer, décédé le jour d'hier, âgé d'environ 38, a été inhumé dans le cimetière du Dézert".

 


13a) Hervé François Alexandre

Baptisé le 6 août 1777 au Dézert. Il aurait servi sur mer de 11 à 15 ans (290) ! Il épousa Catherine Suzanne Birée, fille de Michel Birée et de Anne Vautier (291). Dont :

- Joséphine Françoise Marie, baptisée le 30 mai 1808 au Dézert.
- Jean François, baptisé le 22 juin 1809, au Dézert. Il demeurait au Dézert, où il était conseiller municipal. O'Gilvy lui rendit visite en août 1866 (290). Il dit de lui qu'il était un petit paysan propriétaire de 39 vergées de terre (environ 8 ha). Il épousa le 4 juillet 1846, au Dézert, Marie Virginie Hérouard, fille de Jacques Hérouard et de Marie Guilbert. Dont il eut :

(*) Nous tenons à remercier M. Jacques Renard, qui nous a aidé dans l'établissement de cette généalogie, qui provient en majeure partie des registres paroissiaux, conservés aux Archives diocésaines de Coutances.

Jules Aimable, né vers 1848 (292).
Jean Yves, né le 5 août 1849, au Dézert.
Alphonse Alexandre Isidore, né vers 1853 (292).
Marie Joséphine, née vers 1859 (292).

- Hervé Alexandre , baptisé le 21 novembre 1811, au Dézert. D'après O'Gilvy (292), sa situation semblait meilleure que celle de son frère aîné. Il était garde-chasse et de ferme du comte de Bonvouloir (au Dézert). Il se maria, mais sa descendance est inconnue.

- Jacques Michel, baptisé le 18 juin 1814, au Dézert. Il demeurait au Mesnil-Véneron, où il mourut le 15 mai 1899. Il épousa le 7 février 1839, au Dézert, Marie Louise Legrand, fille de feu Cyprien Legrand et de Marie Louise Vaultier, de la paroisse du Mesnil-Véneron. Ils eurent :
Justine Louise Catherine, née le 6 novembre 1840, elle mourut le 5 juin 1860, au Mesnil-Véneron.
Toussaint, né vers 1844, mort le 19 mars 1866, au Mesnil-Véneron.
Constant, né vers 1848, mort le 20 mars 1870, au Mesnil-Véneron.

- Théodore Aimable, baptisé le 17 avril 1817, au Dézert. Il demeurait à Graignes. Cultivateur, il épousa Anne Prudence Voydie, ménagère, fille de Jean Baptiste Voydie et d'Angélique Thiébot (293). Dont :
Albert Théodore, né en 1868, maire de Graignes. Il épousa Eugénie Adelaïde Delange, le 14 novembre 1896, à Graignes. Dont postérité.
Hervé François Alexandre de Fortescu mourut le 10 juin 1854 (294).




12b) Paul

Ecuyer, sieur du Bois en 1774, puis sieur de Langlet, après la mort de son frère Jean François en 1782. D'après M. de Magny, Paul de Fortescu était le petit-fils de Jacques Joseph de Fortescu (295) ! Il prit part ou envoya sa procuration aux assemblées de la noblesse pour l'élection des députés aux états généraux, en 1789 (bailliage de St-Lô-mars 1789) (296). Il épousa Catherine Rigault, alias Regnault, dont il eut une nombreuse descendance :

- Jean Baptiste François, né le 5 novembre 1774, au Dézert.
- Nicolas, né le 24 novembre 1775, au Dézert.
- Alexandre Michel, né le 26 janvier 1777, au Dézert.
- Luc Gabriel (suivra en 13b).
- Eléazar, né le 23 février 1785, au Dézert. Il épousa Elizabeth Langlois, de la paroisse de Rampan, dont il eut :
- Auguste Constant, qui épousa le 14 novembre 1848, au Dézert, Prudence Rosalie Thouroude, fille de feu Jean Thouroude et de feue Louise Quesnel.
- Françoise Véronique, née le 22 mars 1787, au Mesnil-Véneron. Elle épousa Gilles François Denis, le 28 juin 1823, à Bayeux (297).
- Marie Adelaïde, née le 9 avril 1789, au Dézert. Vivante en 1821.
- Pierre Omer, né le 8 septembre 1790, au Dézert.
- Julie Catherine. Elle épousa le 10 mai 1818, au Mesnil-Véneron, Jacques Gaspard Thouroude, fils de Jean Thouroude et de feue Marie Gosselin, de la paroisse du Dézert.

Paul de Fortescu aurait eu une fille, Barbe Nicole Albertine de Fortescu, qui épousa le 12 juin 1787, le baron Jacques Rodolphe Titon du Tillet, capitaine puis consul de Suède à Padoue (298) !
Paul mourut le 17 janvier 1814, au Mesnil-Véneron.




13b) Luc Gabriel *

Né le 6 octobre 1782, au Dézert. Décédé le 10 janvier 1860, au Mesnil-Véneron. Le 22 juillet 1822, il épousa au Mesnil-Véneron, Jeanne Madeleine Folliot, fille de feu Philippe Folliot et de Marie Voydie, de la paroisse de Graignes. Ils eurent plusieurs enfants, dont trois garçons domestiques (299), tous nés au Mesnil-Véneron :

- Marie Louise, née vers 1824, décédée le 6 août 1826.
- Marie Adelaïde, née le 23 avril 1827, décédée le 9 août 1897. Elle épousa Jean Baptiste Loquet, le 25 février 1862.
- Luc Etienne, né le 10 octobre 1828, décédé le 2 novembre 1899.
- Marie Antoinette, née le 23 novembre 1832. Elle épousa Paul Désiré Conin, le 29 octobre 1861.
- Paul, né le 2 février 1835. Il épousa Alexandrine Caroline Bignon, de la paroisse du Mesnil-Véneron, le 28 avril 1868.
- Pierre Antoine, né le 28 février 1837.

(*) Cette généalogie provient des registres paroissiaux du Mesnil-Véneron (sauf mention contraire).




12c) Joseph Antoine

Il épousa Jeanne Vaultier, veuve de Jacques Bignon, de la paroisse du Mesnil-Angot, fille de Gabriel Vaultier et de Françoise Vaultier. L'acte de mariage fut passé le 22 novembre 1785, au Mesnil-Véneron. Ils eurent :

- Marie Victoire, née le 31 janvier 1787, au Mesnil-Véneron.
- François, né le 27 avril 1788 et décédé le 7 janvier 1789, au Mesnil-Véneron.
- Joseph Antoine (suivra en 13c).

D'un second mariage avec Marie Anne Decaumont, décédée le 13 avril 1835, au Dézert, il eut :
- Augustine Marie. Elle épousa Antoine René Le Reculey, le 16 juillet 1839, au Dézert.
- Ermence Pauline. Elle épousa Louis Cavalot, de la paroisse du Mesnil-Angot, le 15 octobre 1839, au Dézert.

 


13c) Joseph Antoine

Né le 27 mai 1789, au Mesnil-Véneron. Il épousa Marie Le Bedel, dont il eut :
- Adelaïde Marie, née le 23 janvier 1841, au Dézert.
- Arthémise Virginie, née le 5 juillet 1844, au Dézert.




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